• wahhabisme/sunnisme/ salafisme/frères musulmans

    wahhabisme/sunnisme/ salafisme/frères musulmans

    Les deux fondements essentiels de l’Islam, on l’a vu, sont le Coran et la Sunna sauf pour les coranistes qui ne s'appuient que sur le seul Coran.
     
     
     
     
    Toute innovation, bida'a , lui paraît a priori suspecte d’hérésie tant que l’ijtima'h, le consensus entre les oulémas, ne l’a pas sanctionnée.
     
     
    Cependant, au cours de l’histoire, un certain nombre d’innovations, d’abord combattues, furent finalement admises.
     
     
    Citons : le culte du Prophète et les fêtes établies en son honneur (comme celle de sa naissance ou mawlid) ;
    l’existence des saints et le culte qui leur est rendu ;
    la dispense pour un calife de descendre de la tribu du Prophète (les Coraïchites) ;
    l’usage du tabac et du café ; l’impression typographique du Coran.
     
     
     
    Contre ces innovations, il se trouva toujours des réformateurs,
    sortes de protestants de l’Islam, réclamant le retour à la pureté des origines, à l’Écriture seule.
     
    Ainsi du polémiste syrien Ibn Taïmyya, au XIVème siècle.
     
    Ainsi plus généralement de l’école hanbalite, qui restera toujours opposée aux méthodes spéculatives préconisées
    par l’école acharite et par Ghazali mort en 1111.
     
     
     
    Cette tendance prit un nouvel essor au XVIIIème siècle avec Muhammad Ibn Al-Wahhab,
    fondateur du Wahhabisme, qui réussit à imposer sa réforme à une partie de l’Arabie.
     
     
    Après divers épisodes, le wahhabite Ibn Saoud s’empare dans les années 1920 de toute l’Arabie, et fonde en 1932 le royaume d’Arabie Saoudite.
     
    Depuis les années 1960, l’Arabie Saoudite, s’appuyant sur ses vastes ressources pétrolières, pratique une politique active de prosélytisme wahhabite dans le monde entier.
     
     
     
    En parallèle avec la montée du Wahhabisme se développa à partir de la fin du XIXème siècle en Égypte, en Inde, en Afrique du Nord, un grand mouvement de réforme islamique,
    l’école des salafiya ou Salafisme, avec comme personnage phare Muhammad Abdouh, grand mufti Égypte (1849-1905) et sa revue Al-Manar. Comme le Wahhabisme, le Salafisme veut revenir à l’Islam primitif, à l’esprit du Coran et à la tradition authentique de la Sunna,
    dégagés des constructions humaines qui, selon lui, causent la ruine de l’Islam. Il conteste en particulier la validité des quatre écoles juridiques.
     
    Par sa lutte contre les « superstitions » (culte des saints) et ses tentatives de rechercher dans le Coran la justification de certains usages et théories modernes, le Salafisme a pu être considéré à ses débuts comme un mouvement moderniste.
     
     
    Fortement soutenu par l’Arabie Saoudite, il exerce une grande influence dans le monde musulman. En France, d’après un rapport des Renseignements Généraux commenté par l’Express (7/6/2004), il contrôlerait déjà 15 mosquées et serait implanté sur tout le territoire.
     
     
     
    Enfin, parmi les grands mouvements réformistes, mentionnons le mouvement des Frères Musulmans, fondé en 1928 par Hassan al-Banna. Le but premier des Frères Musulmans était d’instaurer en Égypte une société islamique sur le modèle des wahhabites. Très rapidement, ils essaiment dans tout le monde arabe : Palestine, Yémen, Soudan, Jordanie, Syrie. Tout comme les salafistes, ils sont soutenus par l’Arabie Saoudite.
     
    Selon les périodes et les branches, ils peuvent préconiser et employer des moyens violents (tentative d’assassinat de Nasser et assassinat de Saddate en Égypte, assassinat du roi Abdallah en Jordanie, insurrection à Hama en Syrie). A d’autres périodes, ils peuvent mettre en œuvre des moyens plus pacifiques, par exemple en privilégiant l’éducation dans le processus de création de l’État islamique réformé.
     
     
     
    Ces trois grands mouvements réformistes : Wahhabisme, Salafisme et Frères Musulmans,
    bien que distincts, sont d’accord sur le fond : rejetant les constructions intellectuelles, ils s’attachent tous trois à retourner à la lettre des premiers textes, le Coran et la Sunna.
    Ce qui les conduit en général à prendre les positions les plus radicales.
     
     
     
    Face au succès grandissant de ce courant fondamentaliste, soutenu dans le monde entier par la puissance financière de l’Arabie Saoudite, il n’existe pas de courant représentatif opposé, qui serait comparable par exemple au progressisme chrétien. Car à toute tentative de nouveauté, les autorités religieuses en place brandissent l’arme redoutable du takfir, l’excommunication.
    Arme redoutable, car déclarer quelqu’un apostat de l'islam , c’est en principe le condamner à mort.
     
    Et les rares intellectuels musulmans qui ont osé émettre des vues novatrices sur Mahomet, sur le Coran, sur l’interprétation des textes et la critique historique, ont été aussitôt l’objet de fatwa.
    Plusieurs y ont laissé la vie, comme Mahmoud Mohamed Taha en 1985, Rashad Khalifa en 1990, Farag Fouda en 1992.
    Le « modernisme » à la mode islamique ne leur a pas survécu.

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