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« L’Islam est pour la musique qui véhicule un message positif »
« L’Islam est pour la musique qui véhicule un message positif »
Lien permanentpar Yacoub le 08 Mer Jan, 2014 8:05 pm
« L’Islam est pour la musique qui véhicule un message positif »
De l’avis de l’islamologue, Mactar Seck la musique fait partie de la
vie de l’être humain. Son caractère licite ou illicite dépend de
l’orientation qui en est faite. Aussi, il soutient que l’islam est
pour la musique qui véhicule des messages positifs.
Quelle est la position de l’islam par rapport à la musique ?
La musique fait partie de la vie depuis l’antiquité. La preuve, on
parle de musique orientale, africaine, occidentale.
L’Islam est une religion globale, qui parle de tout et qui touche à la
matérialité et à la spiritualité.
Dans la spiritualité, il y a l’aspect musical. Chez les soufis, le
rythme joue un grand rôle, et qui dit rythme, n’est pas loin de la
musique, du son.
Peut-être, c’est la perception actuelle de la musique qui pose
problème. Avant l’islam, le folklore jouait un rôle prépondérant, et
dans ce folklore, il y avait le rythme, qu’il s’agisse de la musique,
de la danse. Toute chose qui rythme la vie en général, a le sens
musical.
Quand l’islam est arrivé, le problème ne s’est pas posé parce que cela
faisait partie de la culture islamique. Avec la propagation de l’islam
jusque dans de grands pays comme la Perse, la musique jouait un grand
rôle dans la civilisation islamique.
Si l’on étudie l’islam en Andalousie (l’Espagne actuelle), on se rend
compte que l’islam allait de paire avec la musique.
A cette époque et jusqu’à présent, les grands intellectuels notamment
les écrivains, les poètes étaient de véritables musiciens. En
Andalousie, il y a des chansons rythmées par la musique. On trouve
aussi ce genre de musique au Maroc. Donc la musique fait partie de la
vie. En Arabie Saoudite, pays qu’on peut considérer comme le centre
culturel de l’islam, la musique joue un grand rôle même s’il y a des
différences au plan instrumental et des objectifs avec le monde
occidental.
C’est vous dire que l’islam n’est pas contre la musique.
Nous les islamologues ou soi-disant prêcheurs, nous avons des sujets à
développer, une mission envers la société et nos coreligionnaires. Les
autres ont aussi leur mission. Par le biais de la musique, ils
véhiculent un ou des messages. On n’a jamais attaqué la musique et la
danse.
Où se situe donc le problème ?
C’est durant ces quarante, trente voire vingt dernières années que le
débat s’est posé. Et cela fait partie de la lutte que des
islamistes-djihadistes mènent contre l’occident, et comme celui-ci
combat aussi l’islam....
Cette frange veut balayer tout ce qui est occidental dans le monde
islamique. Or, les gens doivent comprendre qu’il y a dans chaque
société deux tendances : les modérés qui acceptent la modernité et les
autres avec leur mentalité archaïque qui rejettent tout.
La musique est l'un des dons que Allah a faits à l'homme. Par elle, ce
dernier peut louer et remercier son Créateur, mais aussi exprimer son
émotion, ses joies et ses peines. Si le chant jouait un grand rôle
dans le culte de Allah, la musique instrumentale, elle aussi y avait
une place de choix. Non seulement, elle accompagnait les chanteurs,
mais elle complétait aussi leurs chants. Il n'est donc pas surprenant
que du début à la fin des Écritures, il soit très souvent question de
la musique instrumentale et vocale en rapport ou non avec le vrai
culte. (Gen.4/21.31/27,I Chroniques 25/1, Apocalypse:18/22.)
La première fois que la Bible parle de la musique, c'est à propos du
monde antédiluvien, au cours de la septième génération des descendants
d'Adam.
Elle déclare: "Jubal" fut la souche de tous ceux qui manient la harpe
et le chalumeau." Il peut être question ici de l'invention des
premiers instruments de musique ou de l'apparition d'une sorte de
profession musicale. - (Gen.4/21).
Il semble que dans les temps patriarcaux cet art faisait partie
intégrante de la vie des gens comme en témoigne le fait que Laban
voulait fêter le départ de ses filles et de Jacob en musique. (Gen.
31:27). La délivrance opérée à travers la Mer Rouge et les retours
victorieux de Jephté. David et Saül furent célébré par des chants et
des mélodies - Exode 15:20, 21.
Sur la base de recherches menées dans le monde entier, Kurt Sachs est
arrivé à la conclusion que "les choeurs et les orchestres attachés au
temple de Jérusalem témoignent d'une instruction, d'une habilité et
d'une connaissance musicale élevée". Il ajoute:"il est important de se
rendre compte que la musique du Moyen Orient antique était tout à fait
différente de ce qu'en ont dit les historiens du 19ème Siècle (...)
Quoique nous ne sachions pas quel son produisait la musique ancienne,
nous avons des preuves suffisantes des sa puissance, de sa dignité et
de sa maîtrise."
Au XXe siècle, l'Islam est un vaste monde, dont les liens avec la
musique sont variables. D'un point de vue technique, le noyau médiéval
arabo-irano-touranien de l'Iraq abbasside a induit les actuelles
musiques arabes, de l'Iran et de la Turquie, tandis que la musique de
l'Inde peut leur être apparentée par l'existence de modes
heptatoniques. Mais avec l'islam du Sud-Est asiatique, de l'Indonésie,
de l'Afrique noire ou de l'Amérique, on perd tout lien avec les
traités musicaux de l'islam médiéval. On peut donc distinguer la
musique de l'islam de la musique des musulmans.
Les chants propres à l'islamisme dépassent évidemment le cadre de
l'appel à la prière et du Coran sans atteindre le volumineux
répertoire des autres religions monothéistes. Il existe néanmoins des
chants de pèlerinage, des récits sur la vie du prophète,
d'innombrables chants à tendance religieuse, et des répertoires
propres aux mois du jeûne (ramadhân) ou du deuil chez les chiites
(muharrâm), avec, dans ce dernier cas, des cérémonies spécifiques
(tachabî en Iraq, âzâdârî en Iran) ou des représentations scéniques
(taziyè).
la psalmodie
On peut considérer que la psalmodie est à mi chemin entre le chant et
la parole. L'accent y est surtout mis sur le rythme, tandis que le ton
est monotone et répétitif. Alors que ce style continue à être encore
en vogue dans les autres grandes religions, la Bible laisse entendre
que son usage était limité au chants de deuil. Ainsi, David psalmodia
un chant funèbre en l'honneur de son ami Jonathan et sur le Roi Saül.
(II Samuel 1:17; II Chronique 35:25; Ezechiel 27:32:32:16). De fait la
psalmodie n'est préférable à la mélodie de la musique ou à la
modulation et à l'accentuation du discours verbal que pour le chant de
deuil ou la lamentation.
L'islam et la musique
La musique islamique est la musique religieuse musulmane, chantée ou
jouée en public ou en privé. La musique islamique est issue d'une
vaste région géographique qui s'étend de l'Asie centrale à
l'Atlantique constituent les branches d'une même famille musicale
ayant pris naissance dans les foyers culturels du Proche-Orient et du
Moyen-Orient1. L'Afrique sub-saharienne et les Philippines
méridionales possèdent aussi d'importantes communautés musulmanes,
mais ces zones ont moins d'influence sur la musique islamique. Toutes
ces régions étaient reliées par le commerce bien avant les conquêtes
islamiques du XIe siècle et il est probable que les styles musicaux
aient, tout comme les marchandises, traversé les frontières. Comme
l'Islam est une religion multiculturelle, l'expression musicale de ses
adhérents est différente et variée. Les modèles musicaux indigènes de
ces pays ont formé peu à peu une musique dévotionnelle appréciée par
les musulmans contemporains. L'attitude des branches sunnites et
chiites différe à l'égard de la musique. La première affiche une
interdiction mais une grande tolérance dans les faits, la seconde au
contraire favorise la musique mais l'interdit dans les fait. Cette
attitude contradictoire provient de l'influence exercée par les
confréries soufies, souvent adeptes de rituels liés à la musique
(dhikr et sama'). Certains musulmans pensent que seul le chant est
permis/licite (halal), et que les instruments sont interdits (haram).
Ainsi, il existe une forte tradition de chant a cappella emprunt de
Mélisme. Il n'y a pas une musique islamique mais plusieurs selon les
traditions des pays d'adoption. La musique arabe classique n'est pas
identique à la musique islamique car elle est profane. De plus, les
Turcs Seldjoukides, une tribu nomade convertie à l'Islam, ayant
conquis l'Anatolie (actuelle Turquie), et instauré le Califat (formant
ainsi l'Empire Ottoman), ont également eu une forte influence sur elle
mais la musique ottomane est elle aussi profane. Il en va de même pour
la musique persanne, par contre, on y retrouve les mêmes modes (Maqâm
ou Dastgah). En dépit de ses multiples apparences, cette musique, qui
appartient à la tradition orale, présente certaines caractéristiques
communes, surtout dans l'art de la musique savante de l’Islam ; cela
est moins évident dans les musiques ethniques, où les particularités
régionales sont marquées. Cet art revêt des réalités esthétiques voire
ethnomusicologiques variées marquée par le thème unificateur de
l’Islam, lequel s’est principalement exprimé en langue arabe
En 1926, l'écrivain égyptien non-voyant Taha Hussein fait exploser une
véritable bombe en rejetant l'idée selon laquelle la période
préislamique fut qualifiée d' "époque de l'ignorance". En fait, les
textes islamiques critiquent violemment cette période et les récits
des chroniqueurs ne nous ont apporté que de petites histoires et
quelques poèmes, pourtant l'écriture arabe existait bel et bien et
depuis plus de mille ans avant l'islam. Les recherches archéologiques
ont fourni des éléments montrant, depuis plus de trois mille ans, la
place des Arabes au Proche-Orient. Des textes cunéiformes
assyro-babyloniens, qui remontent à plus de 800 ans av. J.-C., parlent
des royaumes et des reines des Aribi (Arabes). Les villes, habitées
entièrement ou majoritairement par les Arabes, comme Pétra,
Philippopolis, Palmyre, Hatra, Doura Europos, Bostra, Hauran, Maïn,
Saba, Teima, Al-Hira et des dizaines d'autres ont laissé des souvenirs
éclatants ; ce qui ne laisse aucun doute sur l'existence d'une
civilisation arabe. Comment ce monde, construit sur (et entre) les
civilisations antiques de la Mésopotamie et de l'Egypte, aurait-il
versé dans cette "ignorance" ? Comment cette société arabe où se
développent les premières écritures, la poésie, les observations
scientifiques de l'univers, les questions métaphysiques, une réflexion
sur la vie (dont les traces écrites existent depuis trois mille ans
av. J.-C.), ce monde partagé entre zoroastriens, hébreux, chrétiens,
philosophes, polythéistes dont les cultes s'exprimaient déjà par l'art
(sculpture, peinture, musique, chant, danse), comment ce monde,
subitement, serait-il devenu "ignorant" ? Cette civilisation, les
écrits des historiens et géographes, comme Eratosthène (IIIe s.),
Ptolémée (IIe s. apr. J.-C.), Pline l'Ancien (Ier s. apr. J.-C.),
Strabon (Ier s. av. J.-C.) et d'autres, la confirment, et même les
textes bibliques (pourtant partiaux quant à ce qui sort du
nationalisme hébreux) ne nient pas cette vérité. D'autres historiens
contemporains considèrent même que cette civilisation existait avant
les anciennes civilisations gréco-romaine, byzantine et perse. Dans
l'introduction à son "Histoire naturelle", Pline l'Ancien découvre
trois régions : l'Arabie Pétrée (du nord-ouest du Sinaï à la
Transjordanie), l'Arabie Déserte (y compris le désert de Syrie),
l'Arabie Heureuse (au nord de la péninsule). Dans ces régions, on peut
diviser les Arabes en nomades du désert et en citadins. Les nomades
n'avaient pas de lieu fixe et vivaient principalement de l'élevage ;
la razzia (ou pillage éclair) faisait aussi partie de leurs activités.
Par contre, les citadins comme les Sabéens, les Nabatéens, les
Palmyréniens, les Ghassanides, les Hirittes et autres royaumes,
contrôlaient de vastes territoires et vivaient, en paix ou en guerre,
soit indépendants, soit agissant comme protecteurs pour le compte des
grands empire de l'époque (Perse, Romain, Byzantin, etc.). Ces
citadins travaillaient principalement dans le commerce, de l'Inde à la
Méditerranée. Leurs caravanes convoyaient l'encens, la gomme la
myrrhe, la soie, la résine, les pierres fines, toutes marchandises
précieuses venant du Yémen ou du Hedjaz, et la chose écrite. Elles
étaient souvent accompagnées et protégées par les tribus arabes du
Nord. La présence culturelle des empires mentionnés ci-dessus a
enrichi considérablement les traditions culturelles propres aux
Arabes. Grâce à ces contacts et échanges, mais aussi à l'ouverture sur
les mondes, à un esprit particulièrement inventif, les Arabes ont
poussé très loin l'évolution de leur culture. En ces temps, la poésie,
la musique, la danse devinrent le symbole d'une prospérité qui permit
à l'esprit de s'affirmer. A la fin du VIe s. et au début du VIIe s.,
juste avant l'apparition de l'islam, la plupart des Arabes étaient
donc juifs, chrétiens et païens, leurs villes vivaient dans une
certaine opulence ; la Mecque était un grand centre commercial,
religieux et culturel. C'est la tribu des Quraysh (prépondérante parmi
les Arabes de la région) qui était maîtresse de la Mecque depuis le Ve
s. Au niveau politique, elle était parfaitement et démocratiquement
structurée. Abd Al-Mutalib, grand-père du Prophète, était l'un des
principaux responsables de la ville. Ceux-ci organisaient deux foires
annuelles qui leur permettaient de contrôler les échanges et de gérer
l'enceinte sacrée entourant la Ka'ba, au centre de la cité, pour tirer
profit des pèlerinages polythéistes accompagnant les foires. La Ka'ba
était (avant la récupération musulmane) un temple orné de plus de 300
sculptures (idoles), elle servait de lieu de culte aux païens. Les
visiteurs des foires n'étaient pas uniquement arabes ; ils étaient
aussi perses, romains, byzantins et autres. Les Mecquois contrôlaient
la route caravanière (la route des aromates) et organisaient chaque
année deux grands voyages commerciaux vers le Sud et vers le Nord.
Plus de 1 500 chameaux (ce qui était grand pour l'époque)
s'ébranlaient à chaque voyage ? A cette prospérité économique
s'ajoutait une vie culturelle intense. Au temps des foires, de grandes
animations musicales et de danse s'organisaient, les rencontres et les
concours poétiques faisaient partie du calendrier. Les grands poèmes
du Souk A'kath (les Mu'allaquates) étaient chantés et suspendus sur
les murs du temple. Les chanteuses et chanteurs arabes, perses,
byzantins, avec leurs instruments, et en particulier le oud (luth), se
produisaient dans toute la ville, sur les places des marchés, chez les
nobles (leurs mécènes), et dans les cabarets. L'orientaliste Georges
Farmer ("The History of Arabian Music", p. 10-12) écrit qu'en plus de
leur système musical, les Arabes utilisaient le système de Pythagore ;
que nombreux étaient les rois, princes et nobles qui pratiquaient la
musique et le chant ; que la musique jouait un rôle déterminant chez
ceux qui prophétisaient et qu'à cette période, le harem clos
n'existant pas, la liberté de la femme était égale à celle de l'homme.
Parmi les dizaines de noms connus, on peut mentionner le nom
d'Al-Khanssa qui chantait ses poèmes avec accompagnement musical,
ainsi que la mère de Hatem Al-Taay. Le grand poète Al-A'sha, dont l'un
des poèmes est devenu mu'alaqua, était connu sous le nom de "Sanajet
al-arabe" (Harpiste des Arabes), et parcourait chaque partie de la
péninsule pour chanter et jouer de son instrument. Des dizaines
d'autres faisaient comme lui ; cette tradition sera reprise par des
poètes chanteurs espagnols et français qu'on appellera plus tard les
troubadours. En réalité, les Arabes de cette époque (sauf les
monothéistes) avaient compris qu'il n'y avait pas de vie (sous forme
de survivance individuelle) après la mort, donc ils se sont intéressés
à vivre leur présent, à aimer, à danser, à écouter de la musique et à
chanter, sans oublier le vin (qu'ils produisaient et faisaient aussi
venir de très loin). Grâce à la prospérité économique et à un mode de
vie hautement culturel, la poésie et le chant existaient dans chaque
maison. C'est dans cette ambiance que le Prophète Mohamed est né en
570.
Que s'est-il donc passé ?
Abd Allah, le père du Prophète Sidna Mohamed, meurt avant sa
naissance. Sa mère décède quand il a six ans. Mohamed voit survenir,
en 578, la mort de son grand-père, son protecteur, le puissant Abd
Al-Muttalib ; il a huit ans. C'est Abu Talib, son oncle et chef de
clan des Hashimites, qui l'adopte. Mais Abu Talib, pour des raisons
financières, n'est plus capable de continuer à assumer ses
responsabilités dans la ville. Le pouvoir économique des proches de
Mohamed se trouve diminué énormément. Son grand-père étant bigame,
c'est vers la tribu de l'autre épouse, ses demi oncles, que ce pouvoir
se déplace : Al-Abbas, les Bani Umayya, la branche la plus riche et la
plus puissante des Quraysh, mais aussi la plus cultivée dont le grand
chef était Abu Sufyan (né vers 565). Mohamed vit alors la pauvreté et
la perte du pouvoir. Tout laisse à supposer, contrairement à la
légende populaire, qu'il est déjà lettré et assez brillant. Il
commence à voyager et à travailler, dès l'adolescence, dans le
commerce. A l'âge de 25 ans, il se marie avec une dame veuve et très
riche (Khadija) pour qui il travaillait et il continue à faire
prospérer ses affaires. En 610, Mohamed ressent que Dieu se manifeste
par l'intermédiaire de l'ange Gabriel : c'est la Révélation. Après
trois ou quatre ans de silence, il annonce publiquement l'islam. Dans
les grandes foires de la Mecque, c'est en prose rimée, comme tous les
prophètes de l'époque, qu'il déclame le message divin. Les visiteurs
ne s'y intéressent pas, ils préfèrent écouter la poésie et les récits
des poètes chanteurs que les paroles de Dieu. Parmi ces ménestrels,
Al-Nadhr Ibn al-Hareth connaît un succès certain et attire tout le
public. Ce dernier (selon le chroniqueur Al-Mas'udi) a appris à
chanter et à jouer du oud à Al-Hira en Irak (Etat arabe sous
protectorat perse). Il raconte dans ses chants les épopées des anciens
empires et les grandes histoires d'amour. Donc le message du Prophète
ne passe pas ; c'est la solidarité collective des Mecquois et leur
culture arabe qui empêchent les progrès de l'islam. En 619, Mohamed
perd d'abord Khadija, sa femme et soutien financier, et ensuite Abu
Talib, son oncle et soutien politique. C'est une nouvelle situation
dans laquelle le Prophète se trouve très affaibli. Il comprend alors
que sa réussite dépend des rapports de force, autrement dit qu'il lui
faut trouver des alliés. Ses contacts avec les tribus de Al-Taïf
(ville au sud de la Mecque) ont échoué. Mais le Prophète trouve des
alliés à Yethreb, ville habitée par les Arabes juifs des Bani Quryza,
des Bani al-Nadhir et des bani Qaynuqa et les Arabes idolâtres des
tribus des Khazradj et des Aws. Les monothéistes contrôlent la vie
économique et administrative (politique) de la ville et menacent
l'existence des polythéistes Mais les deux tribus des Khazradj et des
Aws ne s'entendent pas. Il leur faut un personnage capable de les
unifier pour affronter les Juifs. Mohamed accepte ce rôle. En 622, il
émigre avec ses compagnons (à peine une centaine) vers Yethreb. Il
réussit à unifier les deux tribus en les faisant entrer dans l'islam.
Au début, il vit en paix avec les juifs ; plus tard, il les combat et
les chasse de la ville qui devient alors Médine. D'autres contacts ont
lieu : il s'agit des bédouins qui adoptent l'islam, renoncent au
nomadisme et se sédentarisent à Médine. Celle-ci devient la capitale
des musulmans, une place importante de regroupement humain et un
centre militaire. C'est en cette période qu'est instituée la guerre
pour la gloire de Dieu (djihad). Le Prophète, dont la puissance
militaire n'a pas d'égale en Arabie, organise des expéditions contre
les caravanes mecquoises, puis de petites guerres contre les Quraysh,
les juifs et d'autres. Cependant, tous les moyens étaient utilisés
pour détruire la culture arabe. Les sourates du Coran et du hadith
interdisent la sculpture, la peinture, la musique et attaquent
violemment les poètes. Dans la sourate 26, connue sous le nom Les
Poètes, versets 224-226, comme dans la sourate 31 appelée Luqman,
versets 6 et 7, le texte sacré critique violemment les poètes
chanteurs arabes et leur promet un châtiment douloureux. Cette
interdiction de la musique est exprimée aussi par la bouche du
Prophète à travers ses hadiths dont certains parlent de châtiment pour
ceux qui sifflent et battent les mains pour faire de la musique.
D'ailleurs, chez les musulmans, le sifflement est considéré comme
l'œuvre du diable. Al-Ghazali, dans son livre intitulé Ihya ulum
al-din, mentionne certains de ces hadiths (voir vol.2, p. 246). Iblis
fut le premier à moduler la lamentation et le premier qui a chanté ;
Chaque personne qui élève la voix pour chanter, Allah lui envoie deux
diables sur ses épaules pour le frapper de leurs talons jusqu'à ce
qu'il se taise. Dans le livre Sahih Al-tirmithi (vol. 1, p. 241), on
trouve que le Prophète a maudit le chant et les chanteurs. En plus, le
Prophète n'a pas hésité à légitimer l'acte de verser le sang des
poètes chanteurs. Parmi ceux-là, Al-Nadhr Ibn Al-Hareth : il fut
capturé et assassiné par les soldats de Mohamed en mars 624. Quelques
années plus tard, il ordonne la mort de trois chanteuses : Sarah,
Qarina et Arnab (voir la chronique d'Al-Tabari, vol. 3, p. 116-118).
En 630, il dirige une armée de 10 000 soldats et entre, presque sans
combat, à la Mecque (c'était une ville de commerce respectée par tous
ceux qui l'utilisaient, elle n'avait pas de vrais soldats). Il détruit
toutes les sculptures autour et à l'intérieur du sanctuaire parce
qu'elles représentent les divinités des païens. Pour s'assurer que
cette ville n'aura plus d'influence culturelle, il interdit le chant
et la musique ainsi que la poésie, sauf celle qui le flatte ou flatte
l'islam. En même temps, il chasse les poètes de la ville et permet de
verser le sang de certains poètes comme Ka'ab et Bujair (fils du grand
poète Zuhair ibn Abi Salma, auteur d'une mu'laqua). Au bout de
quelques semaines, Bujair, épuisé, se rend et se convertit ; son frère
résiste beaucoup plus longtemps mais, harcelé, ne pouvant faire
confiance à personne, il se rend lui aussi et achète sa liberté par
ses odes à Mohamed. Il devient impossible aux artistes et aux
intellectuels de dire ce qu'ils pensent. La Mecque devient une petite
bourgade sans aucune importance politique ni commerciale ni
culturelle. Mohamed meurt en 632, la lutte pour le pouvoir commence,
trois de ses quatre successeurs (connus sous le nom Al-Khalafa
al-Rashidun ou les orthodoxes) sont assassinés. Ces quatre successeurs
continuent cette même politique, d'un islam dur et strict. Le premier
calife, Abu Bakr, considérait comme parfaitement naturel que la
musique soit définie comme un "plaisir non autorisé". Plus grave : Al
Tabari rapporte que ce même Abu Bakr a donné son approbation à Muhajir
(gouverneur du Yémen) pour couper les mains et arracher les dents des
deux chanteuses Thabja al-Hadramiyya et Hind bint Yamin pour qu'elles
cessent de jouer ou de chanter. Cette position à l'égard de la musique
a été confirmée par les quatre grandes écoles qui dominent la vie
musulmane. Il s'agit des écoles Malékite, Hanafitte, Shafi'itte et
Hanbalitte. Encore aujourd'hui, un "chef" religieux intégriste
algérien, Ali Belhaj, déclare : "Je n'écoute pas de musique parce que
la Charia l'interdit". Que s'est-il donc passé ? C'est phrase par
phrase, mot par mot au long de dizaines de grands ouvrages qu'il faut
reconstituer le drame. C'est en refusant d'accepter comme une
évidence, comme une chose correcte, comme la seule chose à faire, un
assassinat (que les enfants intègrent comme juste, en apprenant
l'épisode par cœur, en récitant le texte sacré) que la vérité se
dessine au prix d'un dépassement du tabou. Comme dans toutes les
histoires humaines, on retrouve le vieil antagonisme "culture forte ou
pouvoir fort". Il est intéressant de se poser cette question inutile :
où en serait le monde aujourd'hui, quelle musique pratiquerions-nous
si, au VIIe s., un ordre militaire qui rêvait de conquêtes n'avait pas
dévasté une culture millénaire ? Il est tout aussi intéressant mais
très utile de se demander pourquoi le processus de destruction devrait
continuer ? Au nom de quoi, au nom de qui ?
Être musicien ou artiste est généralement méprisé par nombreux
croyants musulmans
Être musicien ou artiste est généralement méprisé par une frange de la
génération plus âgée des croyants musulmans.Les paroles du Prophète
(QSSSL), condamnant les artistes enclins à imiter l'œuvre du Créateur,
n'ont pas toujours été interprétées comme un rejet pur et simple de
tout art figuratif. Ils ont été nombreux parmi les islamologues à n'y
voir que la condamnation d'une intention prométhéenne ou idolâtre. A
la question de savoir si l'art figuratif est interdit ou toléré en
islam, il est aisé de répondre, sans la moindre hésitation, que cet
art peut parfaitement s'intégrer dans l'univers de l'islam pourvu
qu'il n'oublie jamais ses propres limites.
La musique était une préoccupation d'Avicenne dans l'affinement du
goût et développement affectif. Avicenne s'est en effet intéressé à la
musique, qu'il considérait comme nécessaire à l'enfant. Dès le
berceau, lui-même s'endormait au son de quelque mélodie. Cela
prédispose l'enfant à apprendre la musique par la suite, et cette
éducation du goût s'affinera au cours de l'étape suivante où l'élève
apprendra la poésie simple, à la prosodie facile, qui ravit son âme et
la transporte et l'incite en outre à aimer la vertu.(source)
Le Baron Bernard Carra de Vaux rapporte, dans le même ordre d'idées,
cette anecdote, dans son livre "Les penseurs de l'Islam". : " Un soir
quelqu'un frappa à la porte d'Ibrahim Mocouly. On le fit entrer.
C'était. un vieil aveugle. Le musicien le reçut fort courtoisement et
céda même à sa prière de lui faire entendre quelques morceaux de sa
composition. A son grand étonnement il se vit critiqué avec une
sévérité qui le surprit mais contre laquelle il ne protesta pas, les
remarques et les observations qu'il venait d'essuyer lui paraissant
parfaitement justes. A son tour, il pria son hôte de jouer et de
chanter quelque chose. Ce qu'il entendit alors dépassait tellement
tout ce qu'il avait l'habitude d'entendre ou de jouer lui-même qu'il
en demeura stupéfié. Il sortit de la pièce pour savoir si son épouse
et ses enfants avaient aussi bien que lui saisi la mélodie
extraordinaire. Quand il revint, il ne retrouva plus le vieillard.
Personne cependant ne l'avait vu sortir ; niais tout le monde avait
perçu son' chant... Mocouly comprit alors qu'il avait reçu la visite
de Satan en personne.
Phénomène assez récent, plusieurs formations contemporaines ont
approché le thème de Dieu, de la Foi religieuse par la musique, à
l'instar des adeptes du soufisme.
Que ce soit à travers le rap, la chanson pop, ces nouvelles
expressions musicales se répandent rapidement grâce à internet et des
concerts de proximité dans les pays de la ghorba. Citons Sami Yusuf
qui a été diffusé à Trafalgar Square (à Londres), Companions of True
Unity.Dans le Coran
- Allah a dit dans la sourate Louqman n°31 verset 6: « Et parmi les gens il y en a qui, dénués de science, achètent de plaisants discours pour égarer hors du chemin d'Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant »
le compagnon Abdallah Ibn Mass'oud (qu'Allah l'agrée) a dit concernant ce verset: « Je jure par Allah qu'il s'agit de la musique ».(1)
Le compagnon Abdallah Ibn Abbas (qu'Allah les agrée) a dit concernant ce verset: « La musique et ce qui lui ressemble ».(2)
Moujahid ( grand savant parmi les suiveurs des compagnons a dit ) (mort en 104) a dit concernant ce verset: « La musique ».(3)
Dans la Sunna
le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Il y aura des gens dans ma communauté qui vont rendre licite l'adultère, la soie, le vin et les instruments de musique ». (Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°5590)
D'après Nafi', Ibn Omar (qu'Allah les agrée) a entendu un instrument de musique. Alors il a mis les doigts dans ses oreilles et s'est éloigné du chemin. Alors il m'a dit: Ô Nafi'! Est ce que tu entends quelque chose? J'ai dit: Non. Alors il a enlevé les doigts de ses oreilles et a dit: J'étais avec le Messager d'Allah (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) lorsqu'il a entendu une chose comme celle-ci et il a fait comme je viens de faire.(4)
D'après Anas Ibn Malik (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Il y a deux voix qui sont maudites dans l'ici-bas et dans l'au-delà: la voix de l'instrument de musique dans les moments de joie et la voix de la plainte dans les moments de malheur ».(5)
(1)(Rapporté par Al Hakim dans son Moustadrak n°3599 qui l'a jugé authentique et il a été approuvé par l'imam Dhahabi et il a été authentifié par Cheikh Albani dans la Silsila Sahiha vol 6 p 1017)
(2)(Rapporté par Boukhari dans Al Adab Al Moufrad n°1265 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de cet ouvrage)
(3) (Rapporté par Ibn Abi Dounia dans Dham Al Malahi n°32 et authentifié par cheikh Omrou Abdel Moun'im Salim dans sa correction de cet ouvrage)
(4) (Rapporté par Abou Daoud dans ses Sounan n°4924 et authentifié par cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud)
(5) (Rapporté par Al Bazar et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Al Jami' n°3801)
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