• Islam: Pourquoi le sunnisme et le chiisme s’opposent-ils?


    DÉCRYPTAGE - Le conflit millénaire qui oppose les deux principaux courants de l'islam -le sunnisme et le chiisme- continue chaque jour à avoir des répercussions sanglantes au Proche et au Moyen-Orient...

    Attentats au Liban, combats sanglants au Yémen, hausse du nombre de victimes d'attaques interconfessionnelles dans des attentats au Pakistan en 2013 et dans d’autres pays du Moyen-Orient (Irak et Syrie notamment)… Le conflit millénaire qui oppose les deux principaux courants de l’islam -le sunnisme et le chiisme- continue chaque jour à avoir des répercussions sanglantes. Quelles sont les différences entre ces deux branches de la même religion? Pourquoi s’opposent-elles? Eléments de réponse.

    Quelles sont les différentes «branches» de l’islam?

    Les trois principales branches de l’islam sont le sunnisme, le chiisme et le kharidjisme. Le sunnisme et le chiisme sont les deux principaux courants, représentant respectivement entre 80% et 15% des fidèles.

    Pourquoi y a-t-il une scission entre sunnites et chiites?

    A la mort du prophète Mahomet en 632, la question de sa succession n’est pas réglée. «Ceux qui deviendront les chiites estiment qu’il faut choisir son successeur dans sa lignée en désignant son cousin et gendre Ali, alors que ceux qui deviendront les sunnites pensent que Mahomet n’a pas désigné de successeur pour laisser volontairement le choix parmi ses compagnons», explique Laurence Louër, chargée de recherches Sciences Po-Ceri-CNRS.

    Ces derniers l’emportent et Abou Bakr est nommé premier «calife» («successeur» en arabe).

    En 646, l'assassinat du troisième calife permettra finalement à Ali d'accéder au pouvoir. Il est à son tour assassiné en 661. Ce conflit de succession engendre une scission fondamentale au sein de l'islam: les chiites d’un côté, qui reconnaissent Ali comme premier successeur de Mahomet, les sunnites de l’autre, qui ne voient en Ali que le quatrième calife à qui succède la dynastie des Omeyyades.

    Quelles sont les principales différences entre les deux courants?

    «Le chiisme a une importante dimension messianique, qui est résiduelle dans le sunnisme», souligne Laurence Louër. La spécialiste explique que les chiites duodécimains (majoritaires) attendent le retour du douzième imam («guide» en arabe), qui a disparu en 874 de la vue des hommes pour revenir à la fin des temps et restaurer la justice et la vérité.

    Sur le plan doctrinal aussi, les deux courants divergent: les chiites considèrent que les successeurs de Mahomet sont des guides politiques et religieux, qui ont accès au sens caché du message divin, alors que les sunnites considèrent que le calife est seulement doté de compétences politiques. Enfin, les pratiques religieuses diffèrent également, les chiites pratiquant par exemple des rituels de mortification pendant l’Achoura.

    Quels sont les pays chiites et sunnites?

    Les différents courants chiites -divisés selon la lignée des imams dont ils reconnaissent l’autorité- sont majoritaires en Iran, en Irak, au Liban, au Bahreïn et en Syrie.
    Cependant, un pays où une majorité de musulmans est chiite ou sunnite ne signifie pas pour autant que l’autorité politique est détenue par cette majorité.

    Les monarchies du Golfe ont en effet toutes un pouvoir sunnite, les alaouites -branche dissidente du chiisme- du clan Al-Assad dirigent en Syrie, pays à majorité sunnite, et au Liban, les chiites doivent partager le pouvoir avec les autres groupes confessionnels (musulmans sunnites, druzes et chrétiens).
    «L’Iran est le seul pays où la religion d’Etat est le chiisme», rappelle Laurence Louër.
    En Irak, les chiites sont majoritaires et au pouvoir, mais la religion est l’islam.

    La rivalité entre sunnisme et chiisme s’incarne depuis la révolution iranienne de 1979 dans l’opposition entre les deux grandes puissances de la région: Arabie Saoudite et Iran, respectivement soutenues par l’Occident pour la première et un axe russo-chinois pour la seconde.


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  • CLaude Lévi-strauss et l’Islam


    Claude Lévi-Strauss, le seul «Immortel » à avoir franchi la barre des cents ans, s’est éteint ce mardi 3 novembre 2009. Lévi-Strauss était la dernière grande figure de l’humanisme français. Sa mort nous donne l’occasion de redécouvrir l’œuvre d’un des plus grands penseurs du XXème siècle et notamment son œuvre la plus célèbre « Tristes tropiques ». L’ouvrage a été publié en 1955 et a connu un retentissement mondial.

    Le grand ethnologue français fait un compte rendu passionnant de son itinéraire personnel et professionnel étroitement lié aux grands évènements qui ont marqué le XXème siècle. Claude Lévi-Strauss termine sa longue traversée des civilisations, par une réflexion sur la rencontre des différentes grandes cultures en un même lieu, le site de Taxila. En cet endroit, tout à fait exceptionnel, « pendant quelques siècles, trois des plus grandes traditions spirituelles de l’Ancien Monde ont vécu côte à côte : hellénisme, hindouisme, bouddhisme…A l’exception de la chrétienne, toutes les influences dont est pénétrée la civilisation de l’Ancien Monde sont ici rassemblées. Et conclut Lévi-Strauss : Où, mieux qu’en ce site qui lui présente son microcosme, l’homme de l’Ancien Monde, renouant avec son histoire, pourrait-il s’interroger ? ». (1)

    L’auteur se penche sur ces grandes civilisations, leur relation tumultueuse, et en tire des conclusions qui éclairent la situation qui est la notre aujourd’hui. On ne peut qu’être frappé par la lucidité, la clairvoyance, la franchise qui imprègnent ses propos. Cette lecture vivifiante nous rappelle qu’il y a un temps pas si lointain, où la pensée critique pouvait s’exprimer librement dans notre pays et aborder tous les sujets. Elle nous fait prendre conscience, symétriquement, d’un combat pour la liberté de penser que nous avons quasiment perdu. Nous allons tenter ici, en rappelant ces quelques remarques de Lévi-Strauss sur l’Islam, de surmonter cette terrible défaite dont nul n’ose dire le nom ; montrer que l’esprit libre peut encore se manifester ; dépasser l’abdication honteuse et sombre dans laquelle la plupart de nos « élites » se complaisent.

    Un appétit destructeur

    En se promenant à travers les siècles et les civilisations, Lévi-Strauss se demande pourquoi cette séparation Orient-Occident. Comment expliquer cette terrible rupture qui a plongé le monde dans une spirale de guerre et de destruction? « Que serait aujourd’hui l’Occident si la tentative d’union entre le monde méditerranéen et l’Inde avait réussi de façon durable ? » (p. 458) Qu’est-ce qui a rendue impossible cette union ? La réponse est claire, c’est l’Islam. Le pessimisme de Lévi-Strauss est cependant nuancé ; la scission n’est pas totalement accomplie. Il est encore possible de faire tomber la barrière que l’Islam a dressée entre l’Orient et l’Occident. (p. 470)

    Lévi-Strauss nous confie « C’était surtout l’Islam dont la présence me tourmentait ». Il évoque ce qui lui semble être la contradiction majeure de cette religion « l’Islam me déconcertait par une attitude envers l’histoire contradictoire à la nôtre et contradictoire en elle-même : le souci de fonder une tradition s’accompagnait d’un appétit destructeur de toutes les traditions antérieures » (p.459)

    Cette attitude trouve son accomplissement dans la destruction en 2001 par le régime des Talibans, des bouddhas de Bâmiyân. Mais on la retrouve également dans la destruction par le régime Saoudiens des mosquées datant de la période ottomane ou dans la destruction de toutes les synagogues laissées aux palestiniens lorsque Israël a évacué la bande de Gaza.

    La peur de l’autre

    L’Occident possède, lorsqu’il est en accord avec ses racines, le souci de restituer le passé, d’en conserver les vestiges, quelles que soient les civilisations dont il s’agit. La diversité du passé est perçue comme une richesse. La connaissance, la compréhension de l’autre est au fondement même de la culture occidentale. Le Prophète préconise certes la « tolérance » mais explique Lévi-Strauss, cette exigence place les musulmans dans une situation de crise permanente : « en fait, le contact des non-musulmans les angoisse » (page 463) Ils se sentent en danger lorsqu’ils sont confrontés à « d’autres genres de vie, plus libres et plus souples que le leur, et qui risquent de l’altérer par la seule contiguïté » (p.464).

    Ce constat explique sans doute le véritable état de panique qu’expriment ceux que l’on appelle « intégristes » lorsqu’ils évoquent l’Occident et ses « mœurs corrompues ». Il suffit d’écouter les formules incantatoires du Président iranien, de prendre la mesure de la spirale du renfermement dans laquelle le monde arabo-musulman est engagée, pour mesurer à quel point le mode de vie occidental est perçu comme une menace permanente dont il faut se protéger, se couper, diaboliser et in fine, agresser par une propagande lancinante.

    L’impuissance à nouer des liens au dehors

    Lévi-Strauss qualifie l’Islam de « Grande religion qui se fonde moins sur l’évidence d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au dehors » (p.466)

    Les chiffres concernant la publication et les traductions de livres étrangers, principalement occidentaux, confirment ce terrible jugement. Très peu de textes sont traduits en langue arabe. L’autarcie, le renfermement sur soi semblent être la norme d’un monde qui vit son rapport à la modernité sous l’angle de la défaite et de l’humiliation. Singulier contraste qui oppose la bienveillance universelle du bouddhisme, ou l’exigence chrétienne de dialogue, à l’intolérance musulmane. Ils (les musulmans) sont, précise Lévi-Strauss, « incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une « néantisation » d’autrui… » (p.467)

    N’est-ce pas très exactement la conduite adoptée par les kamikazes islamistes ces dernières années ? Viser à la « néantisation » de ce qu’il leur apparaît comme « autrui ». Mais dans ce processus de renfermement, on assiste à une sorte de dislocation de l’Islam ; au développement d’un processus d’intériorisation de la haine qui se déplace et oppose ses différents courants. Ce sont des musulmans qui meurent de plus en plus, victimes de leur propre fanatisme.

    Conflits insurmontables et solutions simplistes

    « Tout l’Islam semble être, en effet, une méthode pour développer dans l’esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d’une très grande (mais trop grande) simplicité. »(p.464)

    Pour illustrer cette propension, Lévi-Strauss cite l’exemple du rapport à la femme. Comme beaucoup d’autres, le musulman est tourmenté par la question de la fidélité de ses épouses ou de ses filles. Mais à la différence des maris jaloux occidentaux qui inventent moult stratagèmes pour résoudre cette lancinante question, l’Islam préconise une solution très simple (trop simple ?) pour remédier à cette angoisse : il suffit de voiler les femmes, de les cloîtrer. Puis, du voile passer à la « burkah moderne, semblable à un appareil orthopédique.. »(p.465)

    Mais cette solution n’en est pas une car « la barrière du souci s’est seulement déplacée, puisque maintenant il suffira qu’on frôle votre femme pour vous déshonorer, et vous vous tourmenterez plus encore. » (p.464)

    Ainsi, d’un même mouvement, on fait de l’adultère un drame absolu auquel seul une solution d’une absolue simplicité peut faire face. Mais le problème demeure entier.

    Un grand péril : l’islamisation de la France

    Dès les années cinquante, Lévi-Strauss prend conscience du grand péril qui menace notre culture. Pour lui, la défaite de l’Occident est un fait qu’il constate depuis la lointaine époque des Croisades. Les chrétiens ont été battus par les musulmans non seulement au plan militaire, mais également au plan spirituel. Les chrétiens ont en effet emmené de leur lointaine expédition en terre d’Islam l’esprit guerrier, les valeurs « viriles » d’une société coupée des femmes : « Que l’Occident remonte aux sources de son déchirement : en s’interposant entre le bouddhisme et le christianisme, l’Islam nous a islamisé… »

    L’Occident s’est mis à ressembler à l’Islam. A compter du retour des croisades, en même temps qu’elle se militarise, la société occidentale exclut de plus en plus les femmes. La conséquence la plus dramatique de ce mimétisme : « C’est alors que l’Occident a perdu sa chance de rester femme »

    Nous commencions à peine, après des siècles obscurs, à sortir du carcan d’une société coupée en deux, dans laquelle hommes et femmes vivant séparés, sont violemment opposés dans des rapports où la force domine.
    Le nouveau contact avec l’Islam va-t-il conduire à une seconde défaite de l’Occident, cette fois définitive ?

    (1) Toutes les citations sont issues de l’édition « Tristes Tropiques » publiée par Plon, collection Terre Humaine, 1955


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  • Pour débarrasser l'islam de la pédophilie les musulmans doivent jeter le Coran et les Hadiths

    Par M. A. Khan

    En Indonésie, fin mars à l'occasion de son 32e Congrès, la principale organisation islamique soufie, le Nahdlatul Ulama (NU), dont l'ex-chef était Abdurrahman Wahid, alias Gus Dur, qui fut président de l’Indonésie de 1999 à 2001, a émis une fatwa approuvant le mariage des enfants parce que «les versets sacrés islamiques ou les règles n'ont pas stipulé d’âge minimal ». La fatwa énonce : «Ils peuvent se marier à tout âge, même les filles qui n'ont pas encore commencé leurs règles ... Et ils peuvent avoir des relations intimes et sexuelles, du moment qu'ils en sont capables."

    L'Associated Press a rapporté: «Certains des plus influents dirigeants islamiques du Yémen, dont, selon les Etats-Unis, le mentor d'Oussama ben Laden, ont déclaré que les partisans d'une interdiction du mariage des enfants sont des apostats", pour protester contre une proposition du gouvernement visant à interdire le mariage des jeunes filles mineures.

    Pendant ce temps, le dimanche 20 mars, des milliers de femmes yéménites, vêtues de la tête aux pieds du voile islamique, ont manifesté devant le Parlement, s'opposant au projet de loi. Elles brandissaient des banderoles proclamant "n'interdisez pas ce qu'Allah a permis" ou "cessez de contrevenir à la loi de la charia islamique au nom des droits et libertés".

    Houriya Mashhour, directrice adjointe du Comité national des femmes du Yémen, ne pouvait qu’appuyer le projet de loi : «Il est déraisonnable de se marier nos filles à l'âge de huit ou neuf ans. Il s'agit d'un grave problème. "

    Elle a lancé un appel à la «raison», et non pas à « l'islam », afin de soutenir la proposition d'interdiction du mariage des enfants.

    Pendant qu’au Yémen et en Indonésie les oulémas, aussi bien les fondamentalistes que les modérés soufis, ainsi que les femmes musulmanes soutiennent haut et fort le mariage des enfants et la pédophilie dans l'islam sans susciter la moindre protestation, Tarek Fatah un musulman auto-proclamé «modéré», «libéral» et «laïque endurci», fustige Wafa Sultan, une ex-musulmane critique de l’islam, parce que, lors d'un débat avec le Dr Daniel Pipes à Toronto, elle a mentionné le fait sur base duquel les sociétés musulmanes soutiennent la pratique de la pédophilie. (voir Démolissons le Mythe de l’Islam modéré)

    Et ce fait est le suivant : Mahomet était un pédophile puisque, âgé de 54 ans, après avoir attendu trois ans, il a consommé son mariage avec Aicha quand elle eut 9 ans.

    Ses autres plaintes contre Sultan sont qu’elle a dit que Mahomet était un «tueur de Juif" et qu’il n'existe pas «d'islam modéré».

    Les deux premiers faits, massivement accepté par les musulmans comme des vérités historiques, sont tirés des textes sacrés islamiques : le Coran, la tradition prophétique (hadith) et les pieuses biographies du prophète (SIRA). Quant au troisième point, le Premier ministre de la Turquie musulmane, M. Erdogan, l’a fièrement proclamé en 2007 et les musulmans y souscrivent massivement.

    Le fait que Mahomet ait consommé son mariage avec Aicha quand elle avait 9 ans est très largement accepté dans les sociétés islamiques, même de nos jours. Les protestations et les fatwas au Yémen et en Indonésie en attestent.

    Bien qu’il se qualifie lui-même de musulman "laïc endurci», Fatah ne vous permettra pas de critiquer l'Islam ou son fondateur, même sur base de ce que les sociétés musulmanes considèrent essentiellement comme la vérité «historique» de l'islam. Bien sûr, les musulmans « laïques » du style de Fatah n’ont aucun malaise quand ces mêmes faits sont pointés devant le public musulman pour défendre et glorifier l'Islam, comme cela s'est produit au Yémen ou en Indonésie. Ils n’ont un problème que lorsqu’ils sont évoqués avec un regard critique ou sur des forums critiques et devant un auditoire majoritairement non-musulman.

    C'est une attitude typiquement islamiste, diamétralement opposée à la «laïcité» ou au «libéralisme», valeurs prônant la liberté d'expression, en particulier les critiques de la religion, même sous les formes les plus outrancières, comme présenter Jésus comme un " gay ".

    Certains défenseurs de la liberté d'expression ont donc fustigé les attaques de Fatah contre l'exercice que Sultan fait de sa liberté d'expression, et ont même insinué qu'il est un islamiste « caché » sous la défroque d'un « libéral »ou d’un musulman « laïc endurci».

    Mis sous pression, Fatah est sorti du bois pour se justifier et a tenté de prouver que Wafa Sultan est une menteuse ou qu’elle ignore volontairement l’âge véritable d'Aicha. Il a donc écrit une autre violente critique de Sultan, intitulée « Le Prophète Muhammad a-t-il violé Aicha à neuf ans ? »

    Dans ce texte, Fatah tente entre autres de calomnier Sultan tout en essayant de réfuter le fait qu’Aicha était mineure quand Mahomet a eu pour la première fois des rapports sexuels avec elle. Il essaye de prouver qu'elle était, au contraire, une adulte à part entière.

    Aicha avait-elle 9 ans quand Mahomet a eut des rapports sexuels avec elle ?

    Cela a été un fait incontestable accepté par les musulmans tout au long de leur histoire. Même aujourd'hui, 99,9% des musulmans des pays islamiques l'acceptent comme un fait. Ce n'est qu'après que l'influence occidentale a commencé à se faire sentir dans le monde islamique à l'ère coloniale et que les puissances coloniales ont commencé à critiquer et même à interdire les mariages d'enfants, comme en Inde, que certains musulmans bien-éduqués et surtout non-pratiquants ont commencé à nier que Mahomet ait commencé à avoir des rapports sexuels avec Aicha quand elle n’avait que 9 ans. Fatah a tout simplement repris ces dénégations.

    On a beaucoup écrit sur la question de l'âge d'Aicha au moment où Mahomet a consommé son mariage avec elle. Ecrire encore sur cela revient à répéter, voire à ressasser. Néanmoins, je vais rapidement passer en revue les références qui disent qu'elle avait neuf ans lorsque Mahomet a commencé à avoir des rapports sexuels avec elle ainsi que les références des dénégateurs.

    Références à l'appui , Aicha avait neuf ans

    Les hadiths et d'autres sources historiques qui énoncent sans équivoque que Aicha avait neuf sont accablants. Une liste non exhaustive figure ci-dessous (plus, voir sur WikiIslam) :

    * Rapporté Aicha: «Le prophète s'est fiancé avec moi quand j'étais une fillette de six (ans). Nous sommes allés à Médine pour résider dans la maison de Bani-al-Harith bin Khazraj. (Ensuite je fus malade et mes cheveux sont tombés. Plus tard mes cheveux ont (re)poussé et ma mère, Um Ruman, vînt vers moi tandis que je jouais à la balançoire avec mes amies. Elle m'appela, et je m'approchai, ne sachant pas ce qu'elle me voulait. Elle m'attrapa et me fit asseoir à la porte de la maison. J'étais essoufflée alors, et quand j'ai retrouvé mon souffle, elle prit de l'eau et m'en frotta le visage et la tête. Puis elle m'emmena dans la maison.. Il y avait dans la maison des femmes Ansaris, qui ont dit: "Meilleurs vœux et Bénédiction d'Allah et bonne chance." Ensuite, elle m'a confiée à elles et elles mon préparée (pour le mariage). l'apôtre d'Allah, à l’improviste, est venu à moi dans la matinée et ma mère m'a remise à lui, et à cette époque j'étais une fille de neuf ans.. [Sahih Bukhari 5:58:234]

    * Aicha (qu'Allah soit satisfait d’elle) a rapporté que l'apôtre d'Allah (que la paix soit sur lui) l'a épousée quand elle avait sept ans, et elle a été conduite à sa maison comme une épouse quand elle avait neuf ans, et ses poupées étaient avec elle, et quand il (le Prophète) est mort, elle avait dix-huit ans. [Sahih Muslim 8:3311]

    * "Aicha a dit : « Le Messager d'Allah m'a épousée quand j'avais sept ans. "(Le narrateur Sulaiman a déclaré:« ou six ans. »). Il a couché avec moi quand j'avais 9 ans. » [Abu Dawud 2:2116]

    * Rapporté par le père de Hisham : « Khadija est morte trois ans avant que le Prophète parte à Médine. Il y est resté environ deux ans et il se maria ensuite avec Aicha qui était une fillette de six ans; elle était âgée de neuf ans quand il a consommé le mariage ». [Sahih Bukhari 5:58:236]

    * Aicha a rapporté que le Prophète l'a épousée quand elle avait six ans et il a consommé son mariage quand elle avait neuf ans, puis elle est restée avec lui pendant neuf ans (soit jusqu'à sa mort). [Sahih Bukhari 7:62:64]

    * Aicha a rapporté que le Prophète l'a épousée quand elle avait six ans et il a consommé son mariage quand elle avait neuf ans. Hisham a dit : « J'ai été informé que Aicha est restée avec le Prophète pendant neuf ans (soit jusqu'à sa mort). » [Sahih Bukhari 7:62:65]

    * Ursa a rapporté: Le prophète écrivit le (contrat de mariage) avec 'Aicha quand elle était âgée de six ans et consomma son mariage avec elle quand elle était âgée de neuf ans et elle resta avec lui durant neuf années (c'est à dire jusqu'à sa mort).. [Sahih Bukhari 7:62:88]

    * Rapporté par Aicha, Ummul Mu'minin: L'Apôtre d'Allah (que la paix soit sur lui) m'a épousée quand j'avais sept ou six ans. Quand nous arrivâmes à Médine, des femmes approchèrent. Selon la version de Bishr: Umm Ruman vint vers moi tandis que je me balançais. Ils m'ont pris, m'ont préparée et m'ont décorée. J'ai alors été conduite vers l’Apôtre d'Allah (que la paix soit sur lui), et il entreprit la cohabitation avec moi quand j'avais neuf ans. Elle m'arrêta à la porte, et j'éclatai de rire.
    . [Abu Dawud 41:4915]

    * Aicha a rapporté: J'avais l'habitude jouer avec les poupées en présence du prophète, et mes amies filles jouaient aussi avec moi. Quand l'Apôtre d'Allah entrait (l'endroit ou je vivais) elles avaient l'habitude de se cacher, mais le Prophète les appelait pour qu'elles se joignent et jouent avec moi. (Le jeu avec des poupées et des représentations similaires est interdit, mais il était autorisé pour 'Aisha à ce moment, parce qu'elle n'était qu'une petite fille, n'ayant pas encore atteint l'âge de la puberté.).] [Sahih Bukhari 8:73:151]

    Situation des hadiths dans l'Islam :

    Depuis quelques temps certains musulmans modérés incultes ou peu instruits mettent en doute la fiabilité et la pertinence des hadiths dans l'Islam. Ils ignorent que Dieu, le Dieu islamique, commande aux musulmans dans plus d'une douzaine de versets du Coran de " suivre Allah et à son apôtre (c.-à-d à Mahomet, ou ses actions et son style de vie comme les dépeignent les hadiths , la Sira et le Coran) "(voir C 3:32, 4:13,59,69, 5:92, 8.1,20,46, 33:33, 47:33, 49:14, 58:13 64: 12, etc). Par conséquent, croire au Coran et aux hadiths et tenter d'appliquer les ordres et les exemples qu’ils décrivent sont le minimum requis pour devenir musulman. Dans un pays musulman, même le plus laïque et le moins pratiquant des musulmans dira : «Je suis musulman parce que je crois au Coran et aux hadiths. »

    Dans un pays musulman, rejeter ou condamner ouvertement les hadiths, revient à risquer la mort, et à juste titre, car ils sont la pierre angulaire de l'islam selon les propres paroles du Dieu musulman.

    Mais des musulmans non pratiquants libéraux du style de Tarek Fatah, qui vivent bien en sécurité en Occident, conscients du caractère honteux de certains hadiths au contenu explicite dans la conscience civilisée moderne, ont commencé à rejeter les hadiths en question, parce que, selon les termes de Fatah, "La plupart des livres d'histoire médiévale islamique ont été écrits 200-300 ans après l'avènement de l'Islam», et, par conséquent, sont sujets à des inexactitudes.

    Quatre faisceaux de preuves à l'appui qu’Aicha avait 9 ans :

    Les hadiths ci-dessus qui ont un statut semi-divin, si ce n'est divin, pour la majorité des musulmans affirment et réaffirment que Aicha avait 9 ans quand Mahomet commença à avoir des rapports sexuels avec elle. C’est du viol et de la pédophilie pour l'éthique civilisée moderne.

    Les sources islamiques offrent «quatre faisceaux de preuves » pour corroborer le fait que Aicha avait bien neuf ans.

    1. La mention de l'âge précis :

    Ces hadiths précisent explicitement et à plusieurs reprises qu'elle était âgée de neuf ans quand Mahomet eut pour la première fois des rapports sexuels avec elle.

    2. Jouer à la poupée :

    Les hadiths disent aussi que Aicha jouait encore à la poupée quand elle s'est mariée, et seuls les enfants jouent avec des poupées, pas les adultes sains d’esprit.. En outre, Mahomet interdit de jouer avec des poupées au-delà de l'âge de la puberté.

    3. Trois ans d’attente pour consommer le mariage :

    Les Hadiths affirment également à plusieurs reprises que Mahomet a attendu trois ans avant d'avoir des relations sexuelles avec Aicha. Cela prouve encore une fois qu'elle a été mariée vers l'âge de 6 ou 7 ans et n'était pas encore assez formée pour des rapports sexuels. C’est pourquoi Mahomet qui était le plus attentionné des prophètes a, attendu trois ans pour consommer le mariage.

    4. Le « mufa’khathat » (placer entre les cuisses)

    Le quatrième faisceau de preuve vient de l’habitude du prophète de se masturber en frottant sa verge entre les cuisses d’Aicha, tel que le Comité permanent pour la recherche scientifique et les fatwas d’Iran la définit :
    A la question, « Quel est l'avis des savants [sur le mufa’khathat] puisqu’il est bien connu que le Prophète, la paix et la prière d'Allah soient sur lui, a également pratiqué le « placer entre les cuisses » sur Aicha, la mère des croyants, qu'Allah soit satisfait d’elle », le Comité a effectué des recherches approfondies et a émis cette fatwa :
    " Après avoir soigneusement étudié la question, le comité a donné la réponse suivante: "En ce qui concerne le prophète, la paix et la prière d'Allah soient sur lui, plaçant son membre entre les cuisses de sa fiancée Aicha. Elle avait six ans et il ne pouvait pas avoir de rapports sexuels avec elle à cause de son jeune âge. C'est pourquoi le Prophète [la paix et la prière d'Allah soient sur lui] plaçait son membre (pénis) entre ses cuisses et l’y frottait doucement, l'apôtre d'Allah avait le contrôle de ses membres [d’ homme] comme aucun autre croyant ... »


    Le fait est clair : comme Mahomet n’était pas en mesure d’avoir tout de suite des relations sexuelles avec Aicha à cause de son âge trop tendre, 6 ou 7 ans quand il l’a épousée, il dût se contenter de jouir en frottant sa verge entre ses cuisses.

    Voici, les preuves : non pas un mais quatre faisceaux de témoignages, de textes islamiques de base convergent vers le fait clair et répété à maintes reprises que Aicha avait neuf ans quand Mahomet a commencé à avoir des rapports sexuels avec elle.

    Les dénégations de Fatah

    Le Fatah a tenté de nier ces accablantes preuves que Aicha avait neuf ans quand Mahomet a consommé son mariage avec elle. Il lance ainsi sa première tentative :


    Cela entraîne la question : comment des gens comme Wafa Sultan ou les islamistes peuvent-ils présenter comme un fait que l'âge d'Aicha était de neuf ans quand son mariage avec Muhammad a été consommé? Il n'existait pas de registres de naissance à cette époque et physiquement il n'existe pas le moindre bout de papier datant de l'Arabie du VIIe siècle qui mentionne l'âge d'Aicha.

    Venant d'un érudit et auteur de la réputation de Fatah c'est parfaitement stupide. Il n'existe pas non plus de certificat de naissance de Mahomet. Pourquoi dans ce cas Fatah ne nie-t-il pas que le Mahomet soit né en 570 de notre ère ou qu'il est devenu prophète à 40 ans ou qu'il est mort en 632 à l'âge de 63 ans ? L’âge de Mahomet est fourni par la même source que celui d’Aicha. Si l'âge d'Aicha est faux celui de Mahomet l’est aussi.

    Fatah continue :

    En l'absence de preuves tangibles, nous avons deux choix:

    1. Nous nous fondons sur des rumeurs et des ragots médiévaux qui, malheureusement, se sont infiltrés dans la littérature islamique, les Hadiths et la charia ou ;

    2. Nous calculons l'âge d’Aicha sur base d’événements à la chronologie indiscutable.

    Alors que les islamistes et Wafa Sultan s'appuient sur des ragots médiévaux, j'ai choisi de faire une estimation rationnelle de l'âge d'Aicha fondée sur des points de repères historiques reconnus.

    La plupart des livres d'histoire médiévale islamique ont été écrites 200-300 ans après l'avènement de l'Islam et il est vrai que tous affirment avec insistance qu’Aicha avait à peine neuf ans quand elle est devenue l’épouse de Mahomet. Cependant, tous se fondent et citent un individu unique comme la source de cette information. Son nom était Hisham ibn Urwa, un narrateur de premier plan des paroles du Prophète (hadith), décédé en 756. Il était l’arrière petit neveu d’Aicha, et c’est lui qui le premier a suggéré que son arrière-grand tante avait seulement neuf ans le jour de son mariage, 125 ans après l'événement en question.

    Avant qu’il fasse son récit, un siècle après les faits, il n'y a aucune mention ou allusion à l'âge d'Aicha. Hisham ibn Urwa a vécu et enseigné à Médine pendant 70 ans, mais personne d'autre, pas même son célèbre élève Malik Ibn Anas n’a rapporté (de hadiths) sur l’âge d'Aicha. Ce n'est pas par hasard que la taille des harems des califes abbassides s’est accrue de centaines d’épouses et de concubines, dont de nombreuses très jeunes filles, au moment où la charia légalisait le mariage des enfants en se fondant sur le récit de Ibn Urwa.

    Au lieu de s'appuyer sur les mots de Ibn Urwa comme tant d'islamophobes et d’islamistes le font, je propose que nous examinions quelques faits qui prouvent que le jour de son mariage l'âge d'Aicha ne pouvait pas être inférieur à 14 ans.


    Il n'est pas vrai que l'âge d'Aicha n’ait été mentionné que par le seul Urwa. Selon l’érudit musulman soufi, le Dr GF Haddad, au moins onze personnes l’ont rapporté de indépendamment et directement de la bouche d’Aicha. Haddad écrit:

    Al-Zuhri le tient aussi de 'Aicha (que l'âge d'Aicha était de neuf ans ) ..., il en va de même de Abd Allah ibn Dhakwan – ce sont deux Madanis majeurs. Il y a aussi le le Tabi `i al-Yahya Lakhmi qui le rapporte directement d’elle dans le Musnad et dans Tabaqat Ibn Sa'd's. Il en va de même de Abou Ishaq Ibrahim ibn Sa'd qui rapporte l'Imam Ibn al-Qasim Muhammad - l'un des sept imams de Médine - à partir de Aicha ...

    En plus de ce qui précède quatre narrateurs Tabi'in Madinese, ibn Sufyan 'Uyayna - du Khorassan - et' Abd Allah ibn Muhammad ibn Yahya - de Tabarayya en Palestine le rapportent. Ce n'était pas seulement un Hadith rapporté par 'Urwa, mais aussi par' Abd al-Malik ibn 'Umayr, al-Aswad, Ibn Abi Mulayka, Abou Salama ibn' Abd al-Rahman 'Awf, Yahya ibn Abd al-Rahman ibn Hatib , Abu Ubayda (ibn Amir 'Abd Allah ibn Mas` ud) et d'autres Imams Tabi'i directement à partir de Aicha.

    Cela porte le nombre de rapporteurs (moutawatir nb : le terme mutawatir désigne un hadith rapporté par un grand nombre de personnes) de 'Aicha à plus de onze parmi les autorités Tabi'in, sans compter les autres compagnons majeurs qui ont fait de même, comme Ibn Mas'ud, ni d'autres grands successeurs qui l’ont rapporté d’autres sources que 'Aicha, comme Qatada!


    Pour prouver que Aicha avait au moins 14 ans, Fatah cite trois références obscures tirées de sources historiques islamiques.

    A) D'abord, dit-il :

    L'historien al-Tabari (m. 923) nous apprend dans son traité sur l'histoire islamique, que le père d'Aicha, Abou Bakr avait quatre enfants et tous nés avant l’année 610, l'année de l'avènement de l'Islam. Si, comme il est généralement admis, Aicha est devenue épouse de Mahomet en l’an 624, alors qu'elle devait avoir au moins de 14 ans, si ce n'est plus le jour de son mariage.

    Admettons que Urwah soit le seul à avoir mentionné l'âge d'Aicha même si c’est faux. Pour Fatah, Urwa ne peut pas avoir raison car il a mentionné l'âge d'Aicha 120 ans après son mariage avec Mahomet, même s’il était le petit-neveu d'Aicha, qu’il l’avait appris de son père, qui devait avoir rencontré sa grand-tante Aicha. Mais, alors Fatah peut-il nous expliquer comment Tabari nous donne une date plus fiable étant donné qu'il a rédigé son ouvrage 300 ans après le mariage ? En outre, Tabari ne précise pas la date du mariage d'Aicha avec Mahomet. Comment une citation vague de Tabari, à partir de laquelle vous devez faire des calculs compliqués pour estimer l'âge de Aicha, peut-elle être plus crédible que la mention pure et simple de son âge répétée maintes et maintes fois dans la littérature islamique?

    Qui plus est, plus loin Tabari précise concrètement que l'âge d'Aïcha était de neuf ans lorsque Mahomet eut des rapports sexuels avec elle [Tabari: IX 131] :

    (« Aïcha a dit:) Ma mère est venue vers moi pendant que j'étais sur une balançoire entre deux branches et me fit descendre. Ma servante m’a emmené et m’a essuyé le visage avec de l'eau et m’a conduite. Quand je suis arrivée à la porte, elle s'arrêta pour que je puisse reprendre mon souffle. On m’a fait rentrer, Muhammad était assis sur un lit dans notre maison. Ma mère me fit asseoir sur ses genoux. Les autres hommes et femmes se levèrent et sortirent. Le Prophète a consommé son mariage avec moi dans ma maison quand j'avais neuf ans. Ni un chameau, ni un mouton n’a été abattu en mon nom. "

    Pourquoi le même Tabari est-il moins crédible quand il mentionne que Aicha avait neuf ans lorsque Mahomet à consommé son mariage, un point confirmé par de nombreux autres auteurs de multiples façons, que quand il fait une mention douteuse au sujet de la date de naissance des enfants d'Abou Bakr ?

    B) Ensuite, Fatah fait une citation de l'historien persan Ibn Hisham (mort en 833):

    D'autres calculs basés sur des événements historiques donnent que Aicha avait 20 ans quand elle est devenue une épouse. L’historien Ibn Hisham (mort en 833) rapporte que Aicha s’est convertie à l'Islam un certain temps avant d'Omar (le second calife). Cela signifie qu'elle devait être au moins une jeune fille en l'an 610. En supposant qu'elle avait cinq ans quand Abou Bakr et sa famille se sont convertis à l'islam, cette information place l'âge de Aicha à 20 ou plus au moment où son mariage avec Mahomet a été consommé en 624.

    Une première chose : Fatah ne donne pas le texte exact de la citation et il est difficile de juger ce que Ibn Hisham voulait dire. Pourtant, 1) Cette mention a été faite quelque 200 ans après le mariage d'Aicha avec Mahomet, ll ne peut donc pas être plus crédible que les mention faites dans la littérature du hadith environ 80 ans plus tôt et 2) il ne fait pas de mention directe de l’âge d’Aicha : vous devez triturer votre cerveau pour arriver à son âge.

    En outre, c'est une référence idiote. Aicha ne s’est jamais convertie à l'islam, elle est devenue musulmane parce que Abou Bakr, son père, a embrassé l'islam. Si elle était née après qu’Abou Bakr se soit converti à l'islam, elle serait devenue musulmane le jour de sa naissance.

    Et comment Fatah peut- il déduite de cette citation que «Cela signifie qu'elle doit avoir été au moins une jeune fille en l'an 610" ?

    Elle ne devait pas nécessairement être une jeune fille en 610, elle pourrait bien être née quelques mois avant la conversion d’ Omar à l'islam, si elle était bien musulmane avant qu’Omar le soit lui-même devenu. Si Aicha est née, et devint ainsi musulmane, un an avant qu’Omar embrasse l'Islam (en 615), cela s'accorde parfaitement bien avec le fait que Aicha avait neuf ans à l'époque où Mahomet a commencé à avoir des rapports sexuels avec elle. La citation de Hisham, bien que vague, ne contredit donc pas les mentions des hadiths que l'âge d'Aicha était neuf ans, mais au contraire les confirme.

    C) le dernier argument de Fatah sur l'âge d'Aicha se présente comme suit:

    En outre, la plupart des historiens musulmans conviennent que Asma, la sœur aînée de Aicha, avait dix de plus qu'elle. Il est également signalé qu’Asma est morte en 683 à l'âge de 100 ans. Si cela est vrai, alors Asma aurait été âgée de 31 ans au moment du mariage de Aicha avec Mahomet en 624 et l'épouse aurait été âgée de 21 ans.

    C'est encore une façon indirecte d'arriver à l'âge d'Aicha. Les mentions de l'âge d'Aicha, la mère des croyants, que ce soit par des historiens ou des oulémas tels que les compilateurs de hadith sont bien plus crédibles que la mention de l'âge d'Asma.

    En outre, il y a trois facteurs qui peuvent fausser l’âge réel (d’Asma) :


    1) Comme mentionné ci-dessus, on ne connaît pas la date de naissance exacte d’Asma;

    2) La croyance que les historiens Asma était 10 ans plus âgée que Aisha est juste une croyance, une croyance n'est pas un fait. En réalité, elle aurait pu avoir 8 ou 12 ans de plus.

    3) Dire qu’Asma est morte à l'âge de 100, comme le fait Tabari, est gênant. Il y a quelques points à éclaircir ce sujet. Il était extrêmement inhabituel pour quelqu'un de vivre 100 ans à cette époque. Que quelqu'un vive plus de 80 ou 90 ans était un événement si rare que les gens de cette époque disaient : « il / elle a vécu une cent ans ». En outre, les années en questions sont des années du calendrier arabe, ce qui signifie qu’elle avait environ 3-4 ans de moins dans le calendrier grégorien. Toutes ces considérations placent encore l'âge d'Aicha autour de 9 ans et non de 21 ans, comme Fatah tente désespérément de le faire croire.

    En résumé, les références qui fixent à 9 ans l'âge d'Aicha proviennent de la littérature du hadith qui a un statut quasi-divin dans l'Islam. En outre les hadiths sont les seuls textes de l'Islam à qui ait été appliqués une méthodologie de recherche inégalée jusqu'à nos jours dans l'histoire islamique. Ils ont également été enregistrés de 80 à 180 ans plus tôt que les références que Fatah utilise pour essayer de prouver qu’Aicha était adulte. En outre, la mention que Aicha avait neuf ans quand Mahomet eut ses premiers rapports sexuels avec elle a été faite par un proche parent, son arrière petit-neveu, à qui peut faire plus confiance ?

    En outre, comme mentionné plus haut, quatre faisceaux indépendants de preuves directes tirées de la littérature islamique, et non une référence vague et indirecte, démontrent que Aicha avait 9 ans. Et, pendant 1400 ans les musulmans n'ont éprouvé aucun malaise quant cet âge, aujourd'hui encore, une très grande majorité des musulmans pensent qu'elle avait neuf ans. Ce n'est que lorsque des critiques ont commencé à faire remarquer que c’est pour le moins gênant pour un prophète et à critiquer Mahomet sur cette base que quelques rares musulmans libéraux du genre de Fatah ont commencé à exhumer des références aussi obscures qu’indirectes pour affirmer que Aicha était adulte lorsque Mahomet a consommé son mariage avec elle.

    Un Prophète pervers et son disciple psychopathe

    Pour Fatah et les musulmans de acabit, non seulement Mahomet a épousé une Aicha adulte, mais son mariage avec elle était un «amour pur». Fatah cite Farzana Hassan, l'auteur de « l'islam, les femmes et les défis d'aujourd'hui » :

    "... L'accusation de pédophile portée contre Mohammad n'est cependant pas justifiée pour les raisons suivantes: Sa relation avec Aicha est une relation amoureuse entre deux adultes consentants. Il est plus que probable que Aicha était plus proche d'avoir dix-neuf ans que neuf ans au moment du mariage. Cette affirmation est étayée par des données historiques qui donnent à Aicha au moins 15 ans à l'époque, mais il est probable qu'elle était plus âgée. "

    Fatah lui-même affirme :

    ... Quand on déteste l'islam et les musulmans avec la férocité et la rancune de Wafa Sultan, alors il est difficile d’admettre que la relation entre Mahomet et Aicha était de l'amour et de l'adoration ...

    Il faut être psychopathe pour prétendre que le mariage de Mahomet avec Aicha ou toute autre de ses femmes aurait pu être "d’amour". Non seulement Mahomet était polygame, mais il a eu jusque 11 épouses en même temps ; en plus il avait sans doute de nombreuses esclaves sexuelles car il devenait propriétaire d’un cinquième des femmes capturées dans ses batailles.

    Permettez au mari de Mme Farzana d’avoir 11 épouses et ajoutez encore quelques esclaves sexuelles dans son harem puis laissez la nous expliquer comment elle qualifierait sa relation d’amour avec son mari. Quant à Fatah, s’il avait 11 épouses et quelques esclaves sexuelles, il aurait certainement une relation amoureuse avec chacune de ses femmes !

    Pour des musulmans comme Fatah et Farzana, ces relations sont peut-être de "l’amour", mais les peuples civilisés de notre époque y voient l’asservissement d’une femme soumise par un détraqué sexuel lubrique.

    Il n’y a rien qui puisse être appelé «amour» dans la relation de Mahomet avec ses femmes, en particulier à Médine après qu'il fut devenu le prophète de l'islam. Il a été par excellence un sadique, un pervers sexuel, qui non seulement s’est construit un harem immense au fur et à mesure que son pouvoir de gourou augmentait, mais a aussi capturé des femmes d'innocentes communautés non-musulmanes après l'assassinat en masse de leurs maris et a utilisé ces femmes comme esclaves sexuelles. Et, pour justifier le qualificatif de sadique lubrique de la pire espèce, Mahomet avait pour habitude de mettre dans son lit la plus belle des femmes capturées le jour même où les membres de leurs familles avaient été abattus, et souvent il les violait dans sa tente au milieu du champs de bataille ensanglanté, jonché de cadavres, comme cela s'est produit quand il agressa et vainquit les Juifs de Khaybar, les Banu Mustaliq, etc … Les saints guerriers musulmans ont perpétués ce paradigme à travers les siècles.

    Il faut avoir l’ esprit d’un "psychopathe" pour prétendre que la relation de Mahomet avec Aicha, même si elle avait été une adulte lors de la consommation de leur mariage, était "de l’amour".

    En résumé, la vie sexuelle de Mahomet est pleine de perversité, de sadisme et d'horreur; son mariage avec Aicha, alors qu’elle n’était qu’une enfant, était un crime. Et en bon sadique pervers sexuel que Mahomet était, il se souciait peu de savoir si Aicha était mineure ou adulte quand il avait des rapports sexuels avec elle.

    Les musulmans doivent rejeter le Coran pour débarrasser l'islam de la pédophilie

    Pour Fatah et les musulmans libéraux de son acabit, c'est la peu fiable littérature du hadith, bien qu’elle soit ce que l’islam ait fait de mieux en terme de recherche méthodologique, qui est la cause de tous les problèmes qui affligent l'islam de nos jours. Il dit:

    Nous refusons de jeter les livres fossilisés du Hadith qui justifient tant d’erreurs dans le monde islamique et qui suscitent tant de honte et de soucis ....

    Les érudits musulmans sont pris à leur propre piège. La plupart sont prêts à concéder que les délais historiques suggèrent qu’Aicha n'aurait pas pu être âgée de neuf ans quand elle est devenue l’épouse de Mahomet. Toutefois, s’ils admettaient ce défaut dans les livres du Hadith, cela reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore. Combien de lois de la charia, basées sur les hadiths, sont des mensonges et doivent être rejetées.

    Trop de choses sont en jeu pour l'establishment islamique admette que le Prophète Muhammad n'a pas été le mari d'une épouse enfant. Ils préfèrent que l’on se moquent de leur chef que de reconnaître la faillibilité de la littérature du Hadith ..
    .

    Les musulmans ne peuvent pas rejeter les hadiths, parce que, comme indiqué ci-dessus, c’est le Dieu de l’islam lui-même qui répété dans plus d'une douzaine de versets que les musulmans doivent suivre l’exemple de Mahomet tout autant qu'ils doivent suivre le Coran.

    Deuxièmement, ce n'est pas les hadiths le problème. Le problème réside dans le Coran. Il n'y a aucune contradiction entre les hadiths et le Coran.

    Dans le cas qui nous concerne, dans l'Islam la pédophilie est ouvertement approuvée par Allah dans le Coran 65:4:

    Si vous avez des doutes à propos (de la période d'attente) de vos femmes qui n'espèrent plus avoir de règles, leur délai est de trois mois. De même pour celles qui n'ont pas encore de règles. Et quant à celles qui sont enceintes, leur période d'attente se terminera à leur accouchement. Quiconque craint Allah cependant, Il lui facilite les choses.

    Ce verset parle de la période d'attente (délais de viduité) pour une femme divorcée avant qu'elle puisse se remarier, afin de garantir qu'elle ne porte pas un enfant de son ex-mari. Il parle de trois sortes de femmes: 1) «Celles de vos femmes qui n'espèrent plus avoir de règles ", c'est à dire les femmes post-ménopausées, 2) « celles qui n'ont pas encore de règles », c'est à dire les jeunes filles pré-pubères, et 3) «les femmes enceintes", c'est à dire les femmes menstruées.

    Par conséquent, le Coran, ou le Dieu islamique pour ce que cela change, permet le mariage avec des fillettes pré-pubères et même les relations sexuelles avec elles. La pédophilie est donc une institution approuvée par Dieu l'Islam. Les hadiths se contentent de le réaffirmer.

    Fatah peste contre les hadiths mais aussi contre les oulémas, les mollahs, et même les califes qui auraient inventés et perpétués les innombrables maux qui affligent l'islam d'aujourd'hui. Mais, aucun d'entre eux ne peut être considéré comme à l’origine du problème de l'Islam, sauf si vous êtes un musulman ignorant ou semi-ignorant de sa religion, voire malhonnête comme Fatah.

    En conclusion, pour débarrasser l'islam de la pédophilie, les musulmans devront d’abord éliminer le Coran.

    Souhaitons que les musulmans progressistes adoptent ce point de vue, cela permettrait de couper le problème de l'Islam à la racine, au lieu de préconiser la coupe de certaines branches, comme Fatah le fait, ce qui serait au mieux un geste sans conséquence,.

    Malheureusement, j'en doute.

    http://www.faithfreedom.org/wordpress/?p=8846

     

     


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  • Les vrais acquis sémantiques et lexicaux de la wahhabisation de la
    société tunisienne.


     Chaque révolution a engendré son lot de nouveaux mots traduisant
    l'esprit propre à chacune d'elle.

    * Or, la tunisienne brille par la pauvreté de son lexique
    révolutionnaire qui est plutôt à contre-courant des idéaux dont on a
    affublés la révolution et qui en dit long sur l'absence d'une
    véritable  âme révolutionnaire.

    Une litanie de mots qui fait son entrée en force dans le langage
    tunisien depuis la chute rocambolesque et ubuesque de Ben Ali et qui
    laisse augurer un virage à 180° des moeurs de la nouvelle société
    tunisienne qui se dessinent sous l'impulsion de l'architecte-imposteur
    Ennahdha.

     Un vocabulaire puisé dans le patrimoine linguistique wahhabite tel
    que le propage son fer de lance la Qaïda. Ainsi depuis la date du 14
    janvier 2011, le langage tunisien est pollué par des nouveaux termes
    et expressions moyenâgeux, barbares empestant la haine de l'autre et
    synonymes de violence : exciser, lapider, mutiler, couper, amputer,
    racketter, lapider, crucifier, tuer, purifier, haïr, exterminer,
    djihad, voiler, vitrioler, djihad nikah,  véroler,  étrangler,
    intimider, messianisme, conquête cosmique, kaffer ou mécru, châtier,
    tartour, amis de la Syrie, choléra, peste, pénurie d'eau, vouer aux
    feux de l'enfer, blasphémer, sacrilège, hallal, haram, maudire,
    dhimmi, soumission, sale juif, ta mère la juive la pute, bâtard d'un
    kapo, l'étendard noir de l'islam,  agréer,  abolition des frontières,
    naître musulman, promotion du vice, répression de la vertu, islamiser
    l'espace public, mutiler, répudier,  violence, intolérance, reléguer,
    polygamie, mère-célibataire, mariage coutumier, mariage mayssar,
    enrégimenter, endoctriner, manipuler, castrer, aliéner, pédophilie,
    réaction, tourments de la tombe, enfer, paradis, jawaz al motaa, jawaz
    al myssar,  (mariage coutumier),  fi sabil Allah(sur le sentier
    d'Allah), martyr, libération de la Palestine, oumma, califat, frère
    musulman, couleurs de l'Islam, salaf salah, gourdin,
    purification,profanation, Mozzah la mère des croyants, tartour,
    lâcheté, hérésie, dogme, wahhabiser, gourou, terre d'Islam, phobie de
    la patrie, brûler les incroyants, inquisition, appel au meurtre du
    juif, takbir, vénérer, idolâtrer, sacraliser, vice, vertu,
    prédication, suzeraineté, fidèle, panarabisme, barbe, nikab, Qatar,
    quémander, fabuler,  habib Allah(amant d'Allah)  panislamisme,
    anathème, apostasie, valeurs du sacré, fatwa, tribunal d'inquisition,
    résignation, zakat, conservatisme, immuabilité de l'ordre social, Dieu
    aime les riches, insécurité, choléra, pénurie, complément,
    prosélytisme, Allah Ghaleb, mariages collectifs, circonsicions et
    mariages collectifs façon secte Moon, voter pour Dieu, labourer le
    corps de la femme, violer en toute immunité religieuse, charia, tout
    est à dieu et rien aux hommes, obscurcir, obstruer, l'islam ou la
    mort, vouer aux gémonies, bénir les mères qui donnent des vaillants
    combattants à Allah, 72 houris, gagner 29 marches pour le paradis en
    priant à la mosquée, clouer au pilori les femmes qui ne donnent pas de
    la chair à canon à Dieu, stigmatiser les femmes travailleuses, pureté
    du sang musulman, exalter, encenser, glorifier, etc....



    Des mots comme dignité, égalité, travailler, aimer, tolérer,
    résilience, modernité, démocratie, laïcité, vivre ensemble, justice
    sociale, citoyenneté, équité, liberté, fraternité républicaine,
    patrie, souveraineté, droits de l'homme, modernité, majorité,
    discernement, épanouissement, bien commun, éducation, formation,
    générations futures, bien-être, respect, etc... sont tabous et
    contraires aux fondements de l'Islam et par conséquent violent les
    valeurs du sacré.

     La nouvelle Tunisie musulmane wahhabisée est en marche
    sémantiquement.

    Elle répond enfin aux exigences de son identité arabo-musulmane, celle
    qui la conduit inexorablement sur la voie des enfers dantesques.

     

    http://salembenammar.wordpress.com/


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  • La résurrection partielle du gnosticisme dans l’islam
    Mahomet, le nouveau Marcion de l’Arabie

    Par Masud Masihiyyen

    La négation de la crucifixion de Jésus dans le Coran (Sourate 4:157) qui vise l'un des dogmes fondamentaux du christianisme ne peut être considérée ni comme une doctrine intrinsèquement islamique ni comme originale.
    (…)
    certains groupes hérétiques qui se formèrent dés le début de la période apostolique et acquirent une grande diffusion au cours du second siècle refusaient de croire à la réalité de la crucifixion. Malgré des variantes mineures, les adeptes de ces groupes étaient connus sous le terme collectif de "gnostiques" et affirmaient que la crucifixion du Messie n’était qu’une hallucination.
    (…)
    certains musulmans se réfèrent au rejet de la crucifixion dans les premiers temps de l'Eglise pour étayer historiquement leurs allégations concernant la crucifixion de Jésus dans le Coran. C'est pourquoi il est nécessaire d'analyser à la fois les doctrines gnostiques et islamiques sur la mort de Jésus et pour juger si le gnosticisme tient la négation de la crucifixion du Christ de l'Islam.
    (…)

    Le mot «gnostique» est dérivé du mot grec "gnosis" qui signifie "connaissance". Les adeptes de la gnose 4 rejetaient la doctrine fondamentale du christianisme du salut à travers la mort expiatoire du Christ en faveur de l'acquisition du secret de la «connaissance» comme véritable source de la rédemption. L'idée que les croyants puissent acquérir le salut par la connaissance de certaines doctrines secrètes de Jésus non seulement séparait officiellement les gnostiques des membres de l'Eglise universelle mais faisait également du gnosticisme une philosophie élitiste sanctifiant plus la connaissance que le sacrifice de Jésus.
    (…)
    L'une des courants incontournables du Gnosticisme était le docétisme qui niait avec véhémence la réalité de la crucifixion du Sauveur en présentant sa mort comme une illusion. (…)le refus de la réalité de la crucifixion de Jésus découlait naturellement de l'aversion gnostique envers le corps humain 6 . Ce dégoût du corps humain était incompatible avec la doctrine chrétienne de l'Incarnation qu’ils méprisaient et rejetaient avec celle de la mort du Sauveur:
    (…)

    Les Gnostiques affirmaient que Jésus n'avait jamais pris une vraie enveloppe corporelle car, si cela avait été le cas, il aurait été corrompu par le mal intrinsèque de la matière et que son existence corporelle n'avait été qu'une illusion. Quand il fut crucifié, son esprit s’était envolé de sorte qu'il n'avait en réalité jamais connu la mort.7.

    Au cœur du Gnosticisme (…) la matière était assimilée au mal par opposition à l’esprit. Cet enseignement conduisit les gnostiques à adopter une doctrine selon laquelle le corps humain est lui-aussi intrinsèquement impur et mauvais parce qu'il ressort du domaine de la matière. Par conséquent, les gnostiques commencèrent à percevoir Jésus comme un Esprit suprême qui avait libéré ses disciples de leur prison corporelle par la révélation de certains secrets :

    Le Dieu inconnaissable était bien trop pur et parfait pour avoir quoi que ce soit de commun avec l'univers matériel qui était considéré comme le mal. C’est pourquoi Dieu générait des divinités inférieures ou émanations. L’une de ces émanations, la sagesse, voulut connaître le Dieu inconnaissable. Cette frustration engendra un dieu malveillant, le démiurge, et c’est ce dieu du mal qui créa l'univers. Avec l’aide des archontes, il réduisit les mortels en esclavage en les enfermant dans la matière et s’efforçait depuis d'empêcher les esprits purs de l’âme de remonter à Dieu après la mort du corps physique. Puisque, selon les gnostiques, la matière est le mal, la délivrance de la forme matérielle n’était réalisable que par la connaissance secrète révélée par les enseignements des maîtres gnostiques. Le Christ était le Divin Rédempteur, qui descendit du royaume spirituel pour révéler les connaissances nécessaires à ce rachat. En conclusion, le gnosticisme est dualiste. Autrement dit, il enseigne qu’il y a le bien et le mal, l’esprit et la matière, l’ombre et la lumière, etc. que l'univers est dualiste.8.

    Il est évident qu'aucun des enseignements gnostiques n’a de lien avec l'Islam ou ses allégations concernant la crucifixion de Jésus. L'argument selon lequel le gnosticisme témoigne d’une l'influence de l'islam en particulier dans le cas du déni de la crucifixion de Jésus n'a aucune base historique ou théologique. Plus précisément, les gnostiques ne considéraient pas Jésus comme un prophète ordinaire qui aurait miraculeusement été sauvé de la mort alors qu’il était entre les mains de ses adversaires, mais liaient théologiquement leur refus de la doctrine chrétienne de la crucifixion à l’avilissement du corps humain. Ceci conduisait naturellement à la négation de l'humanité de Jésus et à le présenter comme un esprit divin sauveur. En bref, le gnosticisme accentuait la divinité de Jésus, dont le corps humain n'était qu'une illusion, contraste frappant avec l'Islam qui veut dépeindre Jésus comme l'un des simples prophètes humains du passé.
    (…)

    Pourquoi l'islam a-t-il adopté l'hérésie gnostique ?

    Pourquoi le Coran reprend-t-il la théorie de l'illusion des gnostiques tout en soulignant l'humanité de Jésus au détriment de sa divinité? Il s'agit d'une question rationnelle et difficile qui expose les liens cachés entre les hérésies gnostiques et le déni islamique de la crucifixion. A première vue, il n'est pas évident de comprendre pourquoi Mahomet a choisi de reprendre les vues gnostiques répudiant la passion de Jésus. Tout en commentant les sources chrétiennes du Coran, le Révérend Clair Tisdall remarque que l'adoption par Mahomet de l'hérésie gnostique concernant la crucifixion de Jésus fut un peu le fruit du hasard, le produit d’une réaction émotionnelle envers les Juifs :

    Le déni par Mahomet de la mort du Christ sur la croix ne peut trouver son origine dans l'autorité, aussi indigne de confiance soit-elle, de son Évangile apocryphe favori. Il est inutile de préciser qu'il contredit à la fois les prophètes de l'Ancien Testament et les Apôtres du Nouveau Testament, quoique sans doute simplement par ignorance. Il lui semblait probablement contraire à la dignité du Christ d'avoir été crucifié et mis à mort par ses ennemis et Mahomet en fut d'autant plus convaincu quand il réalisa que ses propres ennemis, les Juifs, se réjouissaient d'avoir tué Jésus. C'est pourquoi il reprit avec enthousiasme les affirmations de certains hérésiarques dont, à d'autres égards, les opinions avaient peu de points communs avec les siennes. 9.



    Alors que les hérésies gnostiques avaient des raisons à la fois théologiques et philosophiques de décrocher Jésus de la croix, on ne peut pas en dire autant de l'islam. Pour la gnose, qui séparait radicalement la matière (et la chair) de l'âme à cause de son mode de pensée dualiste, l'acceptation de la crucifixion aurait représenté une contradiction majeure, une auto-négation même. Dans le Coran, il est par contre impossible de trouver le moindre motif théologique ou philosophique qui implique le rejet de la passion de Jésus et son sauvetage de la croix puisque que l'Islam n’adopte pas le point de vue gnostique que la chair est mauvaise.
    (…)

    Pour être honnête, l'Islam contredit ouvertement le gnosticisme quand il met l'accent sur la nature humaine de Jésus tout en rejetant la croyance chrétienne en la divinité de Jésus. Pour rejeter le principe d'un Jésus divin, le Coran affirme que le Messie Jésus n’est rien de plus qu'un prophète et se concentre sur la nature humaine de Jésus en faisant abstraction de la doctrine chrétienne de l'incarnation. Selon les auteurs du Coran, le simple fait que Jésus mangeait suffit à prouver qu'il était un homme puisqu’il éprouvait les faiblesses de la chair :

    Le Messie, fils de Marie, n'était qu'un Messager. Des messagers (comme lui) sont passés avant lui. Et sa mère était une véridique. Et tous deux consommaient de la nourriture. Vois comme Nous leur expliquons les preuves et puis vois comme ils se détournent . (Sourate 5:75)

    En outre, le Coran contient deux récits de la naissance de Jésus et de son enfance qui sont tous deux des plagiats des Évangiles apocryphes de l'enfance. Le récit sur Marie et Jésus du chapitre 19 du Coran est une version déformée et retravaillée des récits enregistrés dans l'Evangile du Pseudo-Matthieu et dans l'Évangile arabe de l'Enfance alors que la source du récit du chapitre 3 des écritures islamiques est l'évangile de l'enfance de Jacques. 10. L'incorporation de récits non canoniques sur la Nativité de Jésus dans le Coran est dans ce contexte assez contradictoire étant donné que, par ces histoires, Mahomet trahit les doctrines fondamentales gnostiques. Si un adepte de la gnose revenait et lisait ce que le Coran enseigne à propos de la crucifixion de Jésus, il collerait certainement à Mahomet l’étiquette de traître dépouillant le gnosticisme de son essence et le déformant pour ses intérêts personnels.
    (…)

    Il ressort clairement des enseignements gnostiques que pour eux la mort physique de Jésus était naturellement impossible et impensable puisqu’ils considéraient qu’il n’avait pas de corps réel. En d'autres termes, le rejet de la crucifixion dans le gnosticisme découle tout naturellement du dogme de base que Jésus n'était pas véritablement humain. Si l'on compare cela avec le rejet de la passion de Jésus dans le Coran, nous voyons que Mahomet a agi arbitrairement et a choisi de borner son refus à la réalité de la mort de Jésus sur la croix. La stratégie de Mahomet se limita donc à promouvoir la théorie gnostique de l'illusion, ce qui prouve de l'adaptation de certains enseignements gnostiques à la religion fabriquée par Mahomet. Le Gnosticisme était le fruit de la déformation de la foi chrétienne, le rejet islamique de la mort de Jésus est le fruit de la déformation des enseignements gnostiques.

    (…)

    Tout en cherchant une réponse à la question de savoir pourquoi Mahomet a choisi de nier la mort de Jésus sur la croix alors que ce déni allait tout de même lui donner beaucoup de peine, nous constatons que le refus islamique ne prit forme qu’assez lentement et, étonnamment, que les versets coraniques reprenant la théorie gnostique de l'illusion ne furent formulés que tardivement après la migration de Mahomet à Médine. Fait intéressant, les versets coraniques qui appartiennent à la première période de l'Islam ne font pas plus référence à la crucifixion de Jésus qu’à son supposé sauvetage de la croix même s’ils soulignent l'incrédulité des juifs envers Jésus et la division religieuse d’Israël :

    Et quand Jésus apporta les preuves, il dit : "Je suis venu à vous avec la sagesse et pour vous expliquer certains de vos sujets de désaccord. Craignez Allah donc et obéissez-moi. Allah est en vérité mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-Le donc. Voilà un droit chemin. Mais les factions divergèrent entre elles . Malheur donc aux injustes du châtiment d'un jour douloureux! (Sourate 43:63-65)
    Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent. Il ne convient pas à Allah de S'attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d'une chose, Il dit seulement : "Soi! " et elle est. "Certes, Allah est mon Seigneur tout comme votre Seigneur. Adorez-le donc. Voilà un droit chemin". [Par la suite,] les sectes divergèrent entre elles. Alors, malheur aux mécréants lors de la vue d'un jour terrible ! (Sourate 19:34-37)

    Il est très probable que Mahomet fut d'abord réticent à nier la crucifixion de Jésus car il ne la voyait pas comme un danger pour sa nouvelle idéologie louant Jésus comme un messager et le Messie. L'idée de rejeter la réalité de la crucifixion de Jésus lui vint graduellement à cause de la dégradation progressive de ses relations avec les Juifs de son époque. Plus Mahomet rencontrait de résistance auprès des Juifs, plus il avait besoin de les dénigrer. C’est de cette résistance à laquelle il ne s’attendait pas que datent les sentiments anti-juifs de Mahomet, sentiments qui prirent diverses formes. Par exemple, juste après la migration à Médine Mahomet lança ² officiellement sa campagne anti-juive par quelques versets qui accusaient les Juifs de fausser à dessein les Saintes Ecritures. C’était lié à son nouvel objectif de présenter les juifs comme des gens peu fiables et dangereux qui ne respectent même pas leurs propres Écritures et leur foi. Oubliant qu’à La Mecque son Dieu lui avait pourtant ordonné de consulter les «Juifs» en tant que lecteurs du «Livre» (Sourate 10:94), Mahomet affirmait maintenant que les Juifs étaient des gens malhonnêtes qui dissimulaient la vérité dans leurs écritures et pervertissaient leur livre :

    Eh bien, espérez-vous [Musulmans], que des pareils gens (les Juifs) vous partageront la foi ? Alors qu'un groupe d'entre eux, après avoir entendu et compris la parole d'Allah, la falsifièrent sciemment. (Sourate 2:75)
    Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d'Allah pour en tirer un vil profit! - Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu'ils en profitent! (Sourate 2:79)
    Et il y a parmi eux certains qui roulent leur langues en lisant le Livre pour vous faire croire que cela provient du Livre, alors qu'il n'est point du Livre ; et ils disent : "Ceci vient d'Allah", alors qu'il ne vient pas d'Allah. Ils disent sciemment des mensonges contre Allah. (Sourate 3:78)

    Par la suite, Mahomet aggrava encore ses accusations en stigmatisant de façon récurrente les Juifs comme une communauté d’incroyants qui persécutaient et assassinaient les serviteurs élus de Dieu (les messagers comme les prophètes). Bien que Mahomet ne soit jamais parvenu à citer un seul messager Israélite qui aurait été assassiné par les Juifs 12, il se complaisait à dépeindre les Juifs comme des infidèles assoiffés du sang des messagers:

    Certes, Nous avions déjà pris l'engagement des Enfants d'Israël, et Nous leur avions envoyé des messagers. Mais chaque fois qu'un Messager leur vient avec ce qu'ils ne désirent pas, ils en traitent certains de menteurs et ils en tuent d'autres. (Sourate 5:70)
    Allah a certainement entendu la parole de ceux qui ont dit : "Allah est pauvre et nous somme riches". Nous enregistrons leur parole, ainsi que leur meurtre, sans droit, des prophètes. Et Nous leur dirons : "Goûtez au châtiment de la fournaise. (Sourate 3:181)
    Certes, Nous avons donné le Livre à Moïse; Nous avons envoyé après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l'avons renforcé du Saint-Esprit. Est-ce qu'à chaque fois, qu'un Messager vous apportait des vérités contraires à vos souhaits vous vous enfliez d'orgueil? Vous traitiez les uns d'imposteurs et vous tuiez les autres. (Sourate 2:87)

    Il est frappant de constater que cette campagne de diffamation nous rapproche de la solution du puzzle islamique du rejet de la crucifixion de Jésus et révèle les liens obscurs entre les hérésies gnostiques et l'islam.
    (…)

    Toutes ces références répétées à un prétendu martyre infligé aux messagers de Dieu par les Juifs n’empêchèrent pas Mahomet de prendre vis-à-vis de la communauté juive une attitude diamétralement opposée dès que la mort de Jésus était évoquée. La seule déclaration du Coran qui nie ouvertement la crucifixion de Jésus et fasse sienne la théorie de l'illusion semble avoir été proférée lors d'un débat houleux entre Mahomet et des Juifs qui se vantaient de la mort de Jésus des mains de leurs ancêtres :

    « et à cause leur parole : "Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah...»(Sourate 4:157)

    Évidemment, cette pique verbale exaspéra Mahomet : les Juifs qu’il invitait à l'islam lui rétorquaient que la crucifixion était le signe de l’échec de Jésus et de la fausseté des doctrines relatives à sa naissance miraculeuse et à son identification au Messie. Cet argument amena Mahomet à la conclusion qu’admettre la mort humiliante de Jésus sur la croix reviendrait à concéder une défaite face aux Juifs. En d'autres termes, Mahomet se convainquit facilement que la crucifixion de Jésus représentait une faiblesse et un obstacle pour son idéologie. Mahomet rejoignit donc tout naturellement le camp de ceux qui jugeaient que la croix de Jésus était une folie et une honte qui devait être cachée. L'apôtre Paul avait prédit ce genre d'approche du message de la croix et réprimandé les gens qui avaient honte de la crucifixion :

    Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. Où est le sage? où est le scribe (l'expert dans la loi mosaïque)? Où est le disputeur de ce siècle? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : mais nous prêchons un Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens. Mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, le Christ est la puissance et la sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. (1 Corinthiens 1:18-25)

    En tant que leader essentiellement politique de son époque, Mahomet n'a pas compris que la croix représentait la sagesse et la force de Dieu. Ironiquement, il se rapprocha des Juifs en ce qu'il convenait avec eux que la crucifixion de Jésus était une honte et un déshonneur pour sa foi.
    (…)

    Mahomet pouvait bien être reconnaissant envers les hérésies gnostiques et leur réserva une place dans son Coran, bien qu'il ait dénaturé la doctrine fondamentale gnostique basée sur la dualité entre la matière et l'esprit. Fait intéressant, cette nouvelle version coranique du docétisme gnostique remplace la lutte éternelle entre la matière et l'âme par celle entre les Juifs et les Musulmans. En fait, ce qui convainquit Mahomet d’adopter le refus gnostique de la crucifixion était que lui et les gnostiques avaient un ennemi commun : les juifs.

    Le mode de pensée dualiste de la gnose lié à l'affrontement constant entre les couples d’opposés (la chair contre l'âme, l'obscurité contre la lumière, la mort contre la vie, etc) stigmatisait inévitablement les Juifs comme la communauté du mal par excellence à cause de leur inféodation à la Loi et au corps. La projection de la lutte des contraires sur le plan de la race et de la politique aboutit à la thèse selon laquelle les Juifs correspondaient au mal et à la chair mortelle parce qu'ils suivaient obstinément la loi mosaïque au détriment d’une soi-disant rédemption par l'acquisition de la connaissance secrète de Jésus. Cette dangereuse tendance à associer les Juifs avec un monde matériel «pécheur et mortel» adorant la chair et haïssant l'âme engendra de nouvelles formes d’hérésies gnostiques abhorrant non seulement les Juifs en tant que tels mais aussi leur religion et leur Dieu.


    Il est vrai que les chrétiens, en tant que disciples de Jésus le Messie, s’étaient radicalement démarqués des Juifs, suite à cette rupture on commençait à cibler la foi des Juifs au point même de rejeter le Dieu d'Israël avec sa nation au moment où le gnosticisme menaçait de prendre le dessus sur le christianisme traditionnel. Au cours du second siècle après Jésus-Christ, un homme nommé Marcion mis en grave danger la foi chrétienne en tentant de distinguer Jésus, le Dieu bon, du soi-disant Dieu mauvais de l'Ancien Testament. Le Marcionisme 13 fut le nom donné à cette redoutable nouvelle hérésie à laquelle l'Eglise dût faire face à ses débuts. L’objectif de Marcion était d’éliminer la Torah des Ecritures chrétiennes et sa farouche opposition au Dieu des Juifs illustre à quel point la structure dualiste du gnosticisme avait assimilé les juifs avec la matière et la prétendue corruption du corps humain. Cette tendance à stigmatiser les Juifs en tant que communauté vicieuse et pécheresse devint un élément incontournable des enseignements gnostiques. C’est ainsi que le gnosticisme en vint à refléter des idées et des doctrines antisémites 14. .

    Il ne fait aucun doute que Mahomet n’appréhendait pas le moins du monde la logique théologique du Gnosticisme. Cependant, il reprit la théorie gnostique de l'illusion qui lui permettait de laisser la négation de la crucifixion de Jésus faire son chemin dans son Coran : il avait bien compris que les implications anti-juives des hérésies gnostiques étaient parfaitement appropriées à sa nouvelle idéologie nommée islam. Aux yeux de Mahomet, les Juifs étaient de dangereux et perfides adversaires politiques. C'est pourquoi il mit les Juifs au même niveau que les « cruels païens », tandis qu'il faisait l'éloge des chrétiens pour leurs bonnes relations avec les musulmans :

    Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs sont les ennemis les plus acharnés des croyants. Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : "Nous sommes chrétiens." C'est qu'il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu'ils ne s'enflent pas d'orgueil. (Sourate 5:82)

    La haine anti-juive de Mahomet à partir de l'époque médinoise du Coran allait cependant au-delà d’une simple rivalité politique et cette inimitié reflète les effets de certaines doctrines gnostiques sur la façon dont Mahomet voyait les Juifs. Par exemple, il ajouta au Coran un verset soulignant la distinction entre les Juifs et les chrétiens en matière de miséricorde, ce qui implique que ceux qui suivaient Jésus (les chrétiens) étaient plus cléments et plus doux que ceux qui ne croient pas en Jésus (les Juifs). Cette description pourrait remonter aux hérésies gnostiques (le Marcionisme par exemple) qui stigmatisaient les juifs comme un peuple cruel :

    Ensuite, sur leurs traces, Nous avons fait suivre Nos [autres] messagers, et Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'évangile, et nous avons mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et mansuétude.

    (…)

    Le parallélisme entre la propagande antisémite de Mahomet et certains des enseignements gnostiques qui visaient les juifs devient évident dans le récit de la vie de Jésus apparut pendant la période Médinoise du Coran. Comme nous l’avons énoncé auparavant, le choix de Mahomet de démentir la mort de Jésus dérive et se nourrit du Docétisme gnostique qui avait désigné les juifs comme l'ennemi maudit bien avant que Mahomet vienne au monde et se soit fait prophète. Poursuivant son alignement sur les hérésies gnostiques sur la mort de Jésus, Mahomet, pour la première fois, enseigna que l'incrédulité juive allait bien au-delà d’une simple résistance et que les juifs avaient réellement essayé de massacrer Jésus. Il argua que cette tentative avait échoué parce qu'Allah avait répliqué par une bien meilleure machination et avait sauvé Jésus de ses adversaires :

    Et ils [les juifs] se mirent à comploter. Allah a fait échouer leur complot. Et c'est Allah le meilleur des comploteurs ! (Sourate 3:54)

    Bien que dans la Sourate 3 Mahomet ait clairement nié que Jésus ait été massacré par les juifs, il n'expliqua la réalité historique de la passion de Jésus par une illusion qu’une fois qu’il eut concocté la 4ième sourate. Une fois encore, le verset rejetant la réalité de la crucifixion de Jésus de la 3ième sourate montre l'influence des enseignements gnostiques de plusieurs manières. D'abord, le fait que l'affirmation que Jésus n'a pas été massacré par les juifs soit directement associée à l'élévation de Jésus. En second lieu, les phrases censément adressées par Dieu à Jésus correspondent parfaitement aux enseignements anti-Juifs propagés par le Gnosticisme :

    C’est alors que Dieu dit : "Ô jésus ! Je vais mettre fin à ta mission sur Terre, t’élever vers Moi, te purifier, te débarrasser des négateurs (ceux qui n’ont pas cru) … (Sourate 3:55)

    Le dieu de Mahomet explique dans ce verset que c’était pour « purifier » Jésus de ceux qui ne crurent pas en Lui qu’il l’a ramené au ciel. Sachant que « les négateurs » sont les juifs, la question de savoir pourquoi c’est le verbe « purifier » qui est spécifiquement employé dans ce verset s’explique. L'élévation de Jésus dans les textes sacrés islamiques correspond à sa purification des juifs parce que le dieu de Mahomet a pensé que les juifs étaient des personnes impures qui souillèrent Jésus en ce monde. Cela correspond parfaitement avec ce que certaines hérésies gnostiques - par exemple le Marcionisme - enseignaient au sujet des juifs.

    De plus, l’allégation islamique d’un Jésus purifié des juifs par son élévation est également liée à la description gnostique de la création de l’homme comme un emprisonnement de l'âme dans le corps néfaste. En conséquence, en théologie gnostique la mort est équivalente à la libération de l’âme de la prison du corps mortel et du monde matériel. La haine et la politique anti-juive de Mahomet ont déformé cette théologie et engendré la présentation des juifs comme une malsaine communauté d’incroyants qui voulurent humilier et tuer Jésus. (…)



    Il est probable que Mahomet n’eut jamais connaissance de la théologie chrétienne de la passion de Jésus ni du sens de la crucifixion dans le dogme chrétienne du salut.(…)
    En analysant le contexte du démenti islamique de la crucifixion, il faut également envisager que Mahomet entendit et sut au moins partiellement ce que les chrétiens croyaient de la mort de Jésus des mains des juifs mais qu’il ne se sentit pas concerné par la doctrine chrétienne du salut par le sacrifice de Jésus parce que ce principe ne le servirait pas sa lutte politique contre les juifs.
    (…)
    Puisque la priorité de Mahomet était de flétrir les juifs en se servant de Jésus, expliquer que la crucifixion avait échoué grâce à une duperie servait parfaitement le dessein islamique de faire passer les juifs pour une communauté d’égarés qui subissait le châtiment d’avoir voulu crucifier Jésus.

    Le résultat de cette stratégie fut un basculement fondamental transformant le credo du salut universel dans le christianisme en un avilissement des juifs dans l'Islam. Mahomet se complaisant à transformer Jésus de Nazareth en une arme politique anti-juive étonnamment puissante et maniable, il devait pour ce faire dissocier Jésus de la croix et de la doctrine chrétienne fondamentale du salut. En conséquence, dans l'écriture sainte de Mahomet la crucifixion de Jésus cessa de représenter l'amour divin et la grâce prodiguée par le père Miséricordieux pour se transformer en principal instrument de la haine divine contre la communauté juive. C'est pourquoi dans le Coran, Jésus n'est pas l'Agneau de Dieu offert pour l'alliance éternelle entre Dieu le Père et ses enfants, mais est un sacrifice offert pour satisfaire le désir de revanche Mahomet sur les juifs, les meurtriers de tous les anciens messagers.

    La reprise par Mahomet de la théorie gnostique de l'illusion fut certainement liée à sa haine des juifs. L’allégation que la crucifixion de Jésus n’était qu’une illusion optique crée par le pouvoir et la sagesse d'Allah est le point culminant d'une campagne politique islamique à long terme qui voulait faire du mot « juif » un synonyme du mot « fou». Cet objectif est évident dans la supposition islamique qu'Allah, en dépit de son honnêteté primordiale, a réussi à tromper les Juifs en leur faisant tuer quelqu'un d'autre à la place de Jésus. La duperie des juifs alléguée par le Coran prend la forme d'une malédiction éternelle qui condamne la race juive à l'ignorance et à l’égarement. En bref, le dieu de Mahomet a sacrifié son honnêteté pour que Mahomet puisse punir et se moquer des juifs tandis que Mahomet devenait le Marcion moderne de l'Arabie.

     

    Source

    http://answeringislam.net/authors/masihiyyen/gnostic_islamic_crucifixion.html


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